Une étude, dont les résultats intitulés «Animal-Borne Metrics Enable Acoustic Detection of Blue Whale Migration» sont publiés dans la revue Current Biology, a permis de découvrir que le chant des baleines bleues (Balaenoptera musculus), qui sont les animaux les plus imposants que la Terre ait portés», comporte «des variations qui coïncident avec le début de leur migration».

Relevons tout d'abord que de nombreux aspects du comportement des baleines bleues «restent mystérieux, notamment leur chant puissant et énigmatique». Dans ce contexte, l'étude ici présentée a pu faire sa découverte, «en recueillant cinq années de données acoustiques collectées par un hydrophone et des balises placées sur quinze cétacés dans la baie de Monterey (au sud de San Francisco, États-Unis)».

Concrètement, «entre la fin de l'été et durant les mois d'automne, les baleines bleues passent le plus clair de leur temps à chasser du plancton pour faire des réserves». Ainsi, cette étude a constaté «qu'elles vocalisent alors énormément la nuit, avec un pic au mois de septembre», car «l'alimentation de ces géants de mer dépend de la migration verticale du zooplancton»: en effet, «à la nuit tombée, des millions de petits animaux remontent vers la surface pour s'alimenter et retournent vers les profondeurs au lever du jour».

Cependant, «lorsque l'hiver arrive, les cétacés s'apprêtent à quitter les zones de nourrissage pour rejoindre leur zone de reproduction plus au sud» de sorte qu'elles deviennent «plus silencieuses la nuit et 'conversent' plutôt le jour à partir du mois de décembre lorsqu'elles commencent à quitter la baie de Monterey» où «elles ne reviendront qu'en Juillet».

D'après cette étude, la variation dans ces vocalises est liée à la migration des baleines bleues, qui «dépensent moins d'énergie pour chasser» de sorte que «les signatures sonores liées à ce comportement diminuent» puisqu'elles «comptent sur les stocks de graisse constitués en été pour leur fournir assez d'énergie pour leur long voyage».