• Zoologie: le rôle de la colle sécrétée par les larves de drosophile, pour accrocher l’animal à un support pendant les quelques jours que dure la métamorphose, a été élucidé!____¤202103

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Drosophila glue protects from predation» sont publiés dans la revue Proceedings of the Royal Society B, a permis, grâce à des expériences simples, d’élucider le rôle de la colle sécrétée par les larves de drosophile pour accrocher l’animal à une branche, une feuille ou un caillou pendant les quelques jours que dure la métamorphose.

     

    Relevons tout d'abord que, «juste avant de rentrer en métamorphose, de nombreux insectes produisent une colle qui permet à l'animal de rester accroché pendant plusieurs jours jusqu'à la sortie de l'adulte». Chez la mouche Drosophila melanogaster, cette colle, «constituée de protéines et de résidus de sucres (des produits non toxiques si on compare avec les colles chimiques)», résiste bien «à la pluie, l'humidité et la sécheresse et permet à l'animal de s'accrocher à des branches, des feuilles ou de petits cailloux».

     

    Alors que plusieurs hypothèses ont «été proposées pour expliquer le rôle de cette colle chez les insectes», jusqu'ici, aucune expérience n'avait été réalisée sur cette question. De ce fait, l'étude ici présentée a, pour la première fois, effectué des tests afin de savoir «si cette colle empêche les mouches d'être détachées puis mangées par des prédateurs éventuels». Ces expériences très simples «pourraient très bien se transposer à d'autres insectes si on voulait savoir si leurs résultats s'appliquent aussi à d'autres espèces».

     

    Dans un premier temps, «de petites boites en plastique contenant chacune soit 10 animaux collés, soit 10 animaux décollés préalablement manuellement avec un pinceau» ont été déposées dans le bois de Vincennes. Puis, «le nombre d'animaux qui restaient dans les boites a été compté» pendant 3 jours, le matin et le soir. Il a ainsi été constaté, «comme on pouvait s'y attendre», que «la plupart des animaux qui avaient été décollés ont disparu alors que ceux qui étaient collés sont restés dans les boites».

     

    En outre, il a été découvert dans les boites «des acariens, des cafards sauvages, des cloportes, et surtout des fourmis de l'espèce Temnothorax nylanderi, qui étaient clairement en train de manger les drosophiles». A cause de cela, «des colonies de fourmis T. nylanderi ont été ramenées au labo, bien nourries puis affamées pour analyser leurs réactions face à des drosophiles collées et des drosophiles non collées».

     

    Au bout du compte, «il a été observé qu'en général, une mouche collée était grignotée sur place par plusieurs fourmis en même temps jusqu'à disparaitre totalement, alors qu'une drosophile décollée était récupérée par une fourmi avec ses mandibules et ramenée dans le nid, où elle était alors dévorée».

     

    Comme «les mouches collées demandaient aux fourmis 2 à 6 fois plus de temps passé hors de leur nid que les mouches décollées, et aussi plus de fourmis impliquées dans le processus», cette étude prouve «que l'adhésion pendant la phase de métamorphose empêche l'animal d'être emporté par les prédateurs et est cruciale pour la survie de la mouche drosophile».

     



     


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