• Zoologie: le séquençage du génome du cheval iakoute montre qu'il ne provient pas d'une vieille race locale mais d'un cheval mongol arrivé récemment avec les Hommes!____¤201512

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Tracking the origins of Yakutian horses and the genetic basis for their fast adaptation to subarctic environments» ont été publiés dans la revue PNAS et sont disponibles en pdf, a permis de révéler grâce au séquençage complet du génome du cheval iakoute, que ce cheval, acclimaté à la Sibérie, qui résiste à des températures de près de -70 °C, ne provient pas d'une vieille race locale mais d'un cheval mongol, arrivé récemment avec les Hommes.

     

    Rappelons tout d'abord que les Iakoutes constituent «un peuple d’éleveurs du nord-est sibérien (actuellement la république de Sakha, ou Iakoutie, ou Yakoutie)» et que la tradition en Sibérie orientale, raconte que leurs chevaux, extrêmement robustes, proviennent «d'une population locale de chevaux sauvages domestiquée par les premiers éleveurs iakoutes arrivés dans la région il y a plusieurs centaines d’années».

     

    Afin de de déterminer ce qu'il en est exactement de l'origine de ces chevaux, l'étude ici présentée a «comparé le génome total de sept chevaux iakoutes actuels ainsi que celui de deux spécimens du XVIIIe et XIXe siècles aux génomes de 27 chevaux domestiques vivant dans différentes régions du globe, dont trois spécimens sauvages de chevaux de Przewalski, vivant en Mongolie». En outre, «une partie du génome d’un cheval préhistorique vieux de 5.200 ans, découvert récemment dans le nord de la Sibérie», a aussi «été intégrée à cette analyse phylogénétique».

     

    Il est ainsi apparu que «le cheval iakoute est bien plus proche de toutes les races de chevaux modernes qu’il ne l’est de la population de chevaux préhistoriques prise en compte» et que «son plus proche parent est le cheval mongol dont une petite population aurait accompagné les éleveurs iakoutes du Baïkal, partis coloniser la Sibérie orientale il y a près de 800 ans et installés dans la région entre le XIIIe et le XVe siècles de notre ère». Il en résulte que la race iakoute a «acquis en quelques centaines d’années seulement ses étonnantes capacités de résistance au redoutable climat sibérien».

     

    Afin de comprendre «comment une telle évolution avait pu se produire en un laps de temps aussi court», une analyse du génome des neuf spécimens de chevaux iakoutes a été effectuée pour «identifier avec précision les régions impliquées». Comme «celles-ci ne sont pas en majorité localisées dans les parties codantes du génome mais au niveau des régions responsables de la régulation des gènes», l'adaptation des chevaux iakoutes à leur environnement semble découler «d’une reprogrammation massive de l'expression de leurs gènes».

     

    De plus, «les parties du génome soumises à la sélection», montrent que «les fonctions biologiques clés impliquées dans l’adaptation rapide du cheval iakoute» concernent «les changements morphologiques, le frisson, les réponses hormonales de la régulation thermique, la production de substances antigel par l’organisme, le développement des poils, etc».

     

    Comme «certains de ces gènes qui régulent les fonctions biologiques sont déjà connus pour permettre une adaptation au froid chez des peuples autochtones de Sibérie mais aussi chez le mammouth laineux», on est amené à constater qu'exposées à un même environnement extrême, «des espèces aussi différentes que le cheval iakoute, l’Homme et un pachyderme préhistorique tel que le mammouth» ont été conduites à «développer de manière indépendante des adaptations similaires» dans le cadre d'une convergence évolutive.

     

     

     


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