• Zoologie: les génomes de Hypsibius dujardini et Ramazzottius varieornatus contribuent à percer une partie du mystère qui entoure les tardigrades!____¤201708

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Comparative genomics of the tardigrades Hypsibius dujardini and Ramazzottius varieornatus» ont été publiés dans la revue PLOS Biology, est parvenue, grâce à l'analyse des génomes de Hypsibius dujardini and Ramazzottius varieornatus, à positionner les tardigrades au sein du vivant et à découvrir les mécanismes génétiques à l’origine des capacités de résistance de ces animaux microscopiques et quasi indestructibles.

     

    Rappelons tout d'abord que les tardigrades, surnommés oursons d’eau à cause des griffes au bout leurs quatre paires de pattes, ne mesurent «en moyenne qu’un demi-millimètre», mais ont la capacité de résister à la sécheresse, aux températures extrêmes, aux toxines, aux hautes pressions (plusieurs milliers d’atmosphères), au vide quasi absolu («comme c’est le cas dans l’espace»), aux radiations et à l'absence d’oxygène.

     

    Pour percer le mystère entourant cet animal extraordinaire, l'étude ici présentée est partie du séquençage de l’ADN «de deux représentants de l’embranchement: Ramazzottius varieornatus et Hypsibius dujardini», car «ces deux espèces ont un comportement différent lorsqu’elles sont confrontées à la sécheresse», puisque «la première tolère une dessiccation rapide» tandis que «la seconde ne survit que si son assèchement a lieu en douceur». Pour cette dernière, «le taux de survie n’est maximal qu’après un traitement bien établi»: en effet, «deux jours d’exposition à 85 % d’humidité, suivis de 24 heures à un taux relatif de 30 % doivent précéder son entrée en anhydrobiose, un état végétatif au cours duquel elle suspend toutes ses fonctions vitales».

     

    Il faut souligner ici que «la quasi-totalité des séquences ADN impliquées dans l’anhydrobiose est conservée chez les deux espèces» et que «seul le timing de leur expression diffère». C'est cohérent avec le fait que ces deux espèces partagent «une série de gènes à l’origine de protéines dont le rôle est crucial pour soutenir les structures cellulaires du tardigrade» car elles prennent «la place de l’eau dans les cellules de son organisme» et maintiennent ainsi «sa microstructure tant que l’humidité n’est pas revenue».

     

    Jusqu'ici «ses deux voisins les plus proches dans la classification du vivant» avaient été pointés comme étant «les arthropodes (insectes, araignées, crustacés…) et les nématodes, des vers ronds», mais il y avait un doute sur le plus proche des deux, car «si les tardigrades se meuvent sur plusieurs paires de pattes, comme les arthropodes, ils disposent par ailleurs d’un appareil pharyngé comparable à celui des vers nématodes». Cette étude tranche le débat.

     

    Plus précisément, elle établit qu'un «lien génomique étroit» unit tardigrades et nématodes. Ce sont les gènes HOX, «une famille de gènes impliqués dans la mise en place de l’embryon» qui permettent de prouver la relation de proximité: en effet, «tout comme les nématodes, les tardigrades ont cinq gènes HOX, contre une dizaine pour les arthropodes».

     

     


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