• Zoologie: les mandrills évitent, pour échapper à toute contamination, de rentrer en contact avec leurs congénères infectés par des amibes gastro-intestinales grâce à leur odorat!____¤201704

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Mandrills use olfaction to socially avoid parasitized conspecifics» ont été publiés dans la revue Science Advances, a permis de révéler que les mandrills évitaient de rentrer en contact avec leurs congénères infectés par des amibes gastro-intestinales grâce à leur odorat, afin d'échapper à toute contamination.

     

    Notons tout d'abord que «le 'Projet Mandrillus' a été initié en 2012 au sud du Gabon pour étudier l'écologie de la seule population au monde de mandrills sauvages habitués à l'Homme». Il est connu que «les fréquents comportements de toilettage de ces primates, qui servent certainement à éliminer les ectoparasites», jouent «un rôle majeur dans la cohésion sociale du groupe en apaisant les tensions après un conflit par exemple».



    En se basant sur cinq ans d'observation in situ, il a été établi «que les mandrills infectés par des amibes gastro-intestinales étaient moins toilettés par leurs congénères que les mandrills sains, en particulier au niveau des zones corporelles à fort risque contagieux : les zones ano-génitales».

     

    Afin d'en apprendre plus sur ce comportement, une expérience de 'déparasitage' a été entreprise: plus précisément, des mandrills infectés ont été capturés et traités contre les amibes, puis relâchés au sein de leur groupe. Il a alors été constaté que ces singes libérés de leurs parasites «ont de nouveau été intégrés à de fréquentes séances de toilettage».



    Pour vérifier «si la communication olfactive chez les mandrills pouvait expliquer ce phénomène d'évitement des congénères infectés», des analyses chimiques ont permis, dans un premier temps, «de montrer que les odeurs des substances fécales de mandrills parasités et non parasités étaient différentes». Cette hypothèse a été renforcé ensuite par des tests comportementaux «effectués en conditions contrôlées sur une trentaine de mandrills en milieu captif, au sein d'un institut de recherche gabonais».

     

    Ces tests ont consisté à recouvrir partiellement des bambous «de matières fécales d'un mandrill collectées à des moments différents : lors d'une période où il était parasité par des amibes et lors d'une autre période où il ne l'était pas». Présentés aux mandrills captifs qui les ont reniflés, ces bambous ont permis de voir que les singes «évitaient activement ceux qui avaient été mis en contact avec la matière fécale infectée». C'est la démonstration «d'un potentiel mode de communication olfactif impliqué dans l'évitement comportemental et social du parasitisme».



    En fin de compte, cette étude montre «que les parasites semblent influencer les comportements des mandrills en façonnant les relations sociales au sein de leur groupe, au même titre que les relations d'apparentement ou l'impact du rang social par exemple». Ces résultats sur l'évolution des comportements antiparasitaires incitent donc à étendre cette recherche «à des agents pathogènes possédant d'autres modes de transmission, comme les vers nématodes qui se transmettent par l'environnement ou des rétrovirus qui se propagent entre autre par les morsures entre mandrills mâles».

     

     


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