• Zoologie: les minuscules crevasses, qui couvrent la peau des éléphants, sont des fractures dans l’épiderme découlant de l’épaississement naturel de la peau avec l’âge! ____¤201810

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Locally-curved geometry generates bending cracks in the African elephant skin» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis de découvrir que les millions de minuscules crevasses, qui couvrent la peau des éléphants d'Afrique, sont des fractures dans l’épiderme, profondes d’un millimètre et que celles-ci proviennent des tensions  sur les bosses et creux de la peau micro-vallonnée de l’éléphant, tensions provoquées par l’épaississement naturel de la peau avec l’âge.

     

    Rappelons tout d'abord que, comme l’éléphant «est dépourvu de glandes sudoripares», il ne transpire pas de sorte qu'il doit «s’asperger régulièrement d’eau». Face à cette situation, les crevasses de sa peau «lui permettent d’en absorber beaucoup plus et de la conserver plus longtemps que si sa peau était lisse». Ainsi, toute cette eau retenue va, en s’évaporant, permettre à l’éléphant «de ne pas surchauffer dans son environnement chaud et sec».

     

    Pour sa part, l'étude ici présentée a «constaté qu’il s’agissait de véritables fractures des couches cornées de l’épiderme», alors que l'épiderme corné des éléphants «est 50 fois plus épais que le nôtre». Ensuite, l'analyse de «la couche qui se situe sous les zones de ruptures» a fait apparaître «que le derme de l’éléphant ne constitue pas une surface plane comme chez les humains, mais forme une structure semblable aux vallées alpines, faites de pics de minuscules montagnes, nommées papilles, et de vallées creuses». Au bout du compte, les analyses d’échantillons de peau d’éléphants «montrent que les crevasses suivent le dessin formé par les micro-vallées qui entourent ces micro-montagnes».

     

    De plus, le fait que «les crevasses sont absentes chez le nouveau-né, dont la peau est encore souple», suggère qu’elles se forment «à cause de l’extrême sécheresse de la peau des pachydermes qui se rétrécirait avec le temps avant de craquer, comme dans la boue séchée». Cependant, un modèle informatique construit pour tester cette hypothèse a généré «des crevasses qui traversaient également des papilles, cas de figure qui n’existe pas chez l’éléphant».

     

    Ce même modèle mathématique a alors été utilisé pour tester une seconde hypothèse selon laquelle la peau craque à la suite de «son épaississement spectaculaire sur une surface micro-vallonnée». Finalement, le modèle a bien confirmé que l’épaississement de la peau provoque «de fortes tensions entre les papilles, aboutissant à un pliage de l’épiderme qui craque exclusivement dans les vallées».

     

    Néanmoins, on peut se demander pourquoi «ces fractures profondes sont absentes chez l’éléphant d’Asie bien que sa peau soit également micro-vallonnée». L’explication se trouverait «dans la fonction de ces crevasses profondes»: en effet, «la peau de l’éléphant d’Afrique peut stocker 5 à 10 fois plus d’eau qu’une peau lisse» permettant «à l’animal de se refroidir pendant une longue période» et, en plus, «ces crevasses permettent à la boue de rester accrochée à la peau, constituant une couche protectrice contre le soleil et les attaques incessantes des insectes». En fin de compte, l’éléphant d’Asie n’aurait pas de crevasse, «probablement parce qu’il vit dans un climat moins chaud et plus humide, où le refroidissement par évaporation est beaucoup moins efficace», si bien qu'il n’aurait pas besoin d’une peau craquelée.

     

    Pour finir, on peut remarquer que «la peau de l’éléphant d’Afrique présente de fortes similitudes morphologiques avec celle des personnes atteintes d’ichtyose vulgaire, un trouble congénital cutané fréquent, touchant environ une personne sur 250, connu pour provoquer le dessèchement et le craquage de la peau suite à un épaississement de la couche cornée de l’épiderme». Il s'en suit que «si des comparaisons détaillées en biologie moléculaire validaient ces similarités, cela démontrerait que des mutations génétiques similaires, apparues indépendamment chez l’homme et l’éléphant d’Afrique, se seraient révélées défavorable chez l’un et hautement utile chez l’autre».

     

     


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