Une étude, dont les résultats intitulés «Comparative perspectives that challenge brain warming as the primary function of REM sleep» ont été publiés dans la revue iScience, et sont disponibles en pdf, a permis de démontrer que les pigeons présentaient des changements de température cérébrale pendant leur sommeil, similaires à ceux de nombreux mammifères pour lesquels le cerveau se refroidit pendant le sommeil lent et se réchauffe pendant le sommeil paradoxal, alors que la température du cerveau ne variait pas chez les lézards dragons barbus endormis.

Relevons tout d'abord que les pigeons et les lézards dragons barbus sont des espèces qui appartiennent à la même branche évolutive, qui partagent un ancêtre commun avec les mammifères et qui présentent deux états de sommeil similaires à certains égards à ceux des mammifères». Cependant, les oiseaux, à l’instar des mammifères, «sont capables de maintenir un métabolisme élevé et une température corporelle constante ce qui n’est pas le cas des lézards». L’étude de ces animaux constitue ainsi «une approche déterminante vers la compréhension de la fonction du sommeil paradoxal».

L'étude ici présentée a permis d'observer, chez les pigeons, «un refroidissement cérébral pendant le sommeil lent et un réchauffement cérébral faible, mais constant, lié au sommeil paradoxal» tandis que, chez les dragons barbus, la température du cerveau ne change pas lorsque les animaux passent à un état de sommeil présentant une activité cérébrale semblable à celle d'un réveil».

Comme ces résultats apparaissent «en contradiction avec l'hypothèse selon laquelle il existerait une fonction universelle des états de sommeil qui serait de réchauffer le cerveau en vue de l'éveil», la question se pose de savoir ce qu'il en est véritablement de «la réelle similarité du sommeil des lézards avec celle des mammifères» et notamment de celle du sommeil paradoxal.