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Zoologie: malgré 12 photorécepteurs, les squilles, des crustacés bien adaptés à leur habitat de la Grande Barrière de corail, ne distinguent pas des couleurs proches!____¤201401
Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science, a mis en évidence la capacité visuelle spécifique des squilles *, des crustacés qui évoluent en eaux peu profondes dans la Grande Barrière de corail (Australie) et qui appartiennent à l’ordre des Stomatopoda.
Alors que l’œil humain ne dispose que de trois photorécepteurs de couleur (rouge, vert et bleu), chacun des yeux des squilles en ont douze: ils «servent à décomposer les informations lumineuses en couleurs par l’intermédiaire de signaux électriques envoyés directement au cerveau».
Pourtant, leur perception des couleurs est moins bonne que ce que le nombre de photorécepteurs pourrait laisser penser, puisque ces crustacés sont «tout à fait incapables de distinguer des couleurs proches l’une de l’autre comme le jaune et l’orange».
Pour le démontrer, l'expérience a consisté, dans un premier temps, à apprendre à des squilles «à associer un objet d’une teinte particulière à une friandise». Dans un second temps, «l’objet en question a été placé parmi d’autres similaires mais de couleurs différentes».
Il est alors apparu que «lorsque les couleurs des objets sont proches, les squilles sont incapables d’obtenir la récompense et ce, malgré des tentatives répétées». Plus précisément, «les 12 photorécepteurs semblent incapables de distinguer deux couleurs situées à moins de 25 nanomètres sur le spectre lumineux», ce que «l’homme réussit haut la main avec ses 3 récepteurs de couleurs».
La vision de ces crustacés fonctionne donc de manière totalement différente de celles des humains et autres animaux, car «les photorécepteurs des squilles ne prennent pas la peine d’envoyer les informations au cerveau pour que celui-ci distingue des différences subtiles entre deux couleurs»: cette étape étant soustraite, chacun des 12 récepteurs, «réglé à une sensibilité différente», reconnaît instantanément un objet de sa catégorie de couleur, «par exemple le rouge, sans s’attarder à demander au cerveau s’il s’agit d’un rouge brique ou écarlate».
En fait, «dans un mode aussi coloré que la Grande Barrière de corail», ce mécanisme de reconnaissance instantanée semble une adaptation avantageuse «pour repérer très rapidement les proies et éventuels prédateurs».
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
* Squilles ou crevettes-mantes
Tags : Zoologie, 2014, vision, yeux, photorécepteurs, couleurs, cerveau, crustacés, Stomatopoda, squilles, adaptation, proies, prédateurs, crevettes-mantes
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