Une étude, dont les résultats intitulés «A Novel Reproductive Mode in Frogs: A New Species of Fanged Frog with Internal Fertilization and Birth of Tadpoles» ont été publiés dans la revue PLOS ONE, a permis de décrire pour la première fois une espèce de grenouilles qui peut donner naissance directement à des larves, sans passer par le stade de l’œuf.

Cette espèce, baptisée Limnonectes larvaepartus, «appartient au petit groupe des grenouilles à crocs, ainsi nommé en raison des deux dents qui pointent sur leur mâchoire inférieure». Si quatre espèces de ce groupe, vivant dans les Célèbes et pesant de 2 à 900 grammes, «ont déjà été précisément décrites», il semble vraisemblable que «la forêt profonde indonésienne cache encore une vingtaine d’autres espèces de ce type».

Rappelons que «chez l’écrasante majorité des grenouilles, le mâle fertilise les œufs tout juste pondus par la femelle et souvent disposés en blocs ou en chapelets» de sorte qu'au bout de quelques jours, «les membranes se brisent et font place à des larves (les têtards)». Ensuite après «quelques semaines, ou quelques mois suivant les espèces», des grenouilles bien constituées «sautent sur le sol ou nagent dans les rivières».

Cependant, «parmi les quelque 6000 espèces répertoriées à travers la planète», il y en a environ une douzaine «pour lesquelles la fécondation est dite interne». On peut même noter que «tout près de Berkeley, dans les trois États de l’ouest américain, la grenouille à queue côtière a même développé une sorte de pénis qui lui permet d’introduire le sperme dans sa congénère».

Néanmoins, ces grenouilles à fécondation interne, soit pondent des œufs, soit  «sautent allègrement la case têtard et donnent directement naissance à des petites grenouilles» comme c'est «le cas de deux espèces africaines notamment» .

Dans le cas de Limnonectes larveapartus, il s'agit d'un stade intermédiaire puisque ces grenouilles produisent directement les larves, sans les œufs. Les têtards sont ainsi «'déposés' par les femelles dans des mares, souvent éloignées des cours d’eau où vivent d’éventuels prédateurs» tandis que les mâles semblent se charger «de protéger leur progéniture».