• Zoologie: un ARN codant pour un micro-peptide, présent dans le liquide séminal de la drosophile, joue un rôle dans la sélection du sperme qui fertilisera les œufs de la femelle!____¤202104

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Identification of a micropeptide and multiple secondary cell genes that modulate Drosophila male reproductive success» sont publiés dans la revue PNAS, a permis, en s’intéressant aux ARNs codant pour les protéines présentes dans le liquide séminal de la Drosophila melanogaster, de découvrir un ARN codant (ARNnc)pour un micro-peptide (une toute petite protéine) qui joue un rôle primordial dans la sélection du sperme qui fertilisera les œufs de la drosophile, lorsque celle-ci s’accouple avec plusieurs mâles.

     

    Relevons tout d'abord que, chez de nombreuses espèces, dont les insectes, «l’accouplement induit des changements physiologiques chez la femelle dans le but d’augmenter le succès de reproduction du couple», une réponse «induite par des substances contenues dans le liquide séminal du mâle qui interagissent avec le système reproducteur de la femelle».

     

    Il y a parmi ces changements post-coïtaux «l’augmentation de l’ovulation et de la ponte des œufs, le stockage et la libération des spermatozoïdes, les changements alimentaires et la croissance des intestins». De plus, «une femelle accouplée devient également moins réceptive aux autres mâles qui la sollicitent et peut utiliser pendant de nombreux jours les spermatozoïdes stockés dans sa spermathèque lors du premier rapport».

     

    Cependant, ce dernier comportement est «contre-balancé par le phénomène de 'préférence pour le dernier mâle'», car «malgré la baisse de libido normalement induite par un premier rapport, les femelles décident parfois de s’accoupler avec un nouveau mâle plus sain ou plus fort, sans doute dans le but d’avoir une descendance plus robuste», de sorte que, dans ce cas, «le sperme du premier mâle est chassé pour ne conserver que celui du dernier mâle».

     

    Dans ce contexte, l'étude ici présentée s'est focalisée sur ce phénomène chez la drosophile, «cette petite mouche qui se plait tant dans les corbeilles de fruits». Les protéines produites par la glande accessoire, «homologue fonctionnelle de la prostate chez l’homme», ont ainsi été analysées. Parmi «les protéines indispensables à une réponse normale après un accouplement» qui ont été identifiées, figure un micro-peptide qui n’avait jusqu'ici jamais été étudiée, car l'ARN qui la code était considéré comme 'non-codant'.

     

    Pour vérifier «si ce peptide jouait finalement un rôle déterminant», des mutants qui ne le possèdent plus ont été créés. Il est ainsi apparu que «chez les femelles d’abord accouplées par un mâle mutant, le phénomène de 'préférence du dernier mâle' n’est plus observé», car «si elles sont ensuite accouplées par un autre mâle, elles pondent des œufs fécondés par le sperme des deux mâles, et non plus exclusivement par le dernier géniteur, ce qui pourrait diminuer la robustesse de leur descendance».

     

    Au bout du compte, l'analyse «de ces phénomènes induits par l’accouplement présente un intérêt tout particulier chez certaines espèces d’insectes responsables de problèmes sanitaires, économiques ou environnementaux». Comme «une alternative biologique aux insecticides non-sélectifs est la méthode de 'l’insecte stérile', qui permet de limiter des populations nuisibles en libérant par millions dans la nature des mâles stérilisés pour empêcher les femelles de s’accoupler avec les mâles sauvages fertiles», une meilleure compréhension de la réponse post-accouplement pourrait permettre «de développer des méthodes de lutte biologique encore plus efficaces».

     

     


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