• Zoologie: un facteur épigénétique, mis en lumière chez les fourmis charpentières de Floride, pourrait jouer un rôle également dans les comportements sociaux humains!____¤201601

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Epigenetic (re)programming of caste-specific behavior in the ant Camponotus floridanus» ont été publiés dans la revue Science, laisse penser qu'un facteur épigénétique, mis en lumière chez les fourmis charpentières de Floride, pourrait jouer un rôle également dans les comportements sociaux humains.

     

    Notons tout d'abord qu'on peut distinguer, chez les femelles des colonies de fourmis charpentières de Floride, Camponotus floridanus, deux groupes de fourmis: d'une part, les soldates, grandes avec une tête grosse proportionnellement au corps et des mandibules, qui montent la garde et qui sont agressives, et, d'autre part, les ouvrières, petites, qui cherchent de la nourriture et s’occupent des larves.

     

    Une étude précédente avait mis en lumière que la raison, qui fait que les ouvrières et les soldates qui possèdent les mêmes gènes ne fonctionnent pas de la même manière, est épigénétique: en fait, ces gènes sont exprimés de façons différentes de sorte que, chez les ouvrières, «les gènes liés au développement du cerveau et aux neurotransmetteurs sont davantage utilisés».

     

    L'étude ici présentée vient de préciser cela en montrant que le facteur épigénétique en jeu est «la modification d’une protéine intervenant dans la lecture d’un gène, en l’occurrence une histone». Plus précisément, le gène en question est régulé par «l’ajout d’un groupe acétyle (l’acétylation) sur une histone»: en effet, cet ajout peut le rendre «plus exposé, donc plus accessible à sa transcription, c’est-à-dire, finalement, à son expression». Les enzymes qui font ce travail sont «les HAT (histones acétyltransférases), et l’opération inverse est déclenchée par les HDAC (histones désacétylases)».

     

    La preuve en a été apportée en modifiant le comportement de fourmis grâce à deux de ces enzymes: ainsi, avec un inhibiteur de HDAC, injecté «dans le cerveau d’individus très jeunes» les soldates «se mettent à chercher de la nourriture» tandis que les ouvrières, traitées avec l'enzyme CBP, «un inhibiteur d’une HAT», ajouté dans leur nourriture, délaissent ces activités.

     

    La découverte que le renforcement de «l’acétylation d’une histone au bon endroit» reprogramme «un comportement dépendant de la caste» est d’autant plus intéressant que l'enzyme CBP est présente chez les vertébrés, mammifères compris, «où elle intervient dans l’apprentissage et la mémorisation».

     

    Il en découle que «ce facteur épigénétique pourrait, chez eux aussi, jouer un rôle dans les comportements sociaux», en particulier chez l’Homme où, par exemple, «une mutation de la CBP est impliquée dans le syndrome de Rubinstein-Taybi».

     

     

     


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