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Zoologie: une restriction calorique chronique augmente fortement la longévité chez le microcèbe, un petit primate!____¤201804
Une étude, dont les résultats intitulés «Caloric restriction increases lifespan but affects brain integrity in grey mouse lemur primates» sont publiés dans la revue Communications Biology, a permis d'établir qu'une restriction calorique chronique (qui consiste à manger une ration réduite mais équilibrée à partir de l'âge adulte et tout au long de sa vie) augmente fortement la longévité chez un petit primate, le microcèbe.
Jusqu'ici, l'effet bénéfique de la restriction calorique chronique sur la longévité avait été mise en évidence «chez de nombreuses espèces à vie courte (ver, mouche, souris)» avec le constat que «le processus de vieillissement est retardé», mais «restait controversé chez les primates, incluant les humains» bien que «de précédents travaux, notamment chez des macaques (durée de vie moyenne de 40 ans), avaient déjà démontré son effet bénéfique sur l'incidence de pathologies liées au vieillissement».
Afin d'évaluer plus précisément l'effet sur la longévité chez les primates, l'étude ici présentée s'est intéressée au microcèbe (*), un lémurien qui «partage de nombreuses similitudes physiologiques avec l'Homme» et «dont la durée de vie (une douzaine d'années) en fait un très bon modèle d'étude du vieillissement».
L'expérience a consisté à exposer un groupe de microcèbes à une restriction calorique chronique modérée (30% de calories en moins que leurs congénères sous ration alimentaire normale) depuis l'âge adulte et pendant toute leur vie» et à considérer «leurs données de survie ainsi que les éventuelles altérations liées à l'âge».Après 10 ans d'expérience, il est apparu que, «comparativement aux animaux contrôles, ceux sous restriction calorique présentent une durée de vie augmentée de près de 50%»: concrètement, «leur survie médiane est de 9,6 ans (contre 6,4 ans pour les lémuriens contrôles)». De plus, il a été constaté, «pour la première fois chez un primate», que «la longévité maximale était augmentée : plus d'un tiers des animaux restreints sont encore vivants lors de la mort du dernier animal contrôle à 11,3 ans».
Surtout, cet effet bénéfique s'accompagne «d'une préservation des capacités motrices, sans modification des performances cognitives, et d'une réduction de l'incidence de pathologies habituellement associées au vieillissement comme le cancer ou le diabète» de sorte que «les lémuriens sous restriction calorique présentent les caractéristiques morphologiques d'un animal plus jeune».D'autre part, «les données d'imagerie cérébrale pour ces animaux à un âge très avancé montrent une légère perte de matière grise (corps cellulaires des neurones) que les chercheurs n'expliquent pas encore, ainsi qu'un ralentissement notoire de l'atrophie de la matière blanche (ensemble des fibres des neurones connectant les différentes aires du cerveau)».
Au bout du compte, cette étude montre que la restriction calorique chronique constitue «actuellement le moyen le plus efficace pour allonger la durée de vie maximale et retarder le processus de vieillissement chez un primate non humain». L'étape suivante de cette recherche sera d'associer la restriction calorique chronique «à un autre paramètre d'étude, comme l'exercice physique, afin de tenter de repousser encore plus loin les limites de la longévité».Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
(*) Microcebus
Tags : Zoologie, 2018, Communications Biology, longévité, vieillissement, matière grise, matière blanche, microcèbes, primates, Microcebus
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