• Anthropologie: un algorithme détecte une augmentation des expressions faciales de confiance et de sympathie dans la peinture européenne entre le 14e et le 21e siècles!____¤202009

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Tracking historical changes in trustworthiness using machine learning analyses of facial cues in paintings» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis de mettre en évidence, dans la peinture européenne, une augmentation des expressions faciales de confiance et de sympathie entre le 14e et le 21e siècles, grâce à un algorithme de traitement des visages appliqué à deux corpus de portraits. Cette observation suggère une augmentation du sentiment de confiance envers autrui dans la société, qui suit de près l’accroissement du niveau de vie au cours de cette période.

     

    Relevons tout d'abord qu'en «se faisant tirer le portrait, les grands de ce monde ont selon les époques voulu manifester leur pouvoir et inspirer la crainte ou, au contraire, se donner un air sympathique et digne de confiance». Bien qu'à travers leurs sources, «les historiens avaient déjà perçu un glissement vers plus de confiance envers autrui au fil du temps», jusqu'ici, cette «évolution historique de la confiance interpersonnelle» restait difficile à documenter quantitativement.

     

    Afin d'effacer cette difficulté, «un algorithme d’analyse des visages à même de reproduire les jugements humains concernant la confiance ou la sympathie exprimée par un visage» a été conçu et validé en le testant «sur des photographies de visages pour lesquelles le sentiment de confiance avait déjà été évalué par des humains». En outre, «lors d'autres tests, l'algorithme a reproduit les conclusions tirées de la littérature scientifique concernant l'impact sur la confiance qu’inspire un visage de facteurs tels que : l'âge, le sexe, les traits du visage ou encore les émotions exprimées».

     

    Il est apparu, «en analysant une collection de 1962 portraits anglais de la National Portrait Gallery de Londres, peints entre 1506 et 2016», «que les indices faciaux liés à la confiance interpersonnelle devenaient plus nombreux au cours du temps». Ces conclusions ont pu être reproduites «sur 4106 portraits de la Web Gallery of Art, couvrant 19 pays d'Europe occidentale entre 1360 et 1918».

     

    Afin de savoir si cette évolution reflète «le passage de sociétés relativement violentes à des sociétés plus coopératives», l'algorithme a été alors «appliqué à la Selfiecity, une base de données regroupant 2277 autoportraits photographiques postés sur les réseaux sociaux de six villes à travers le monde». Il a été ainsi observé que «la confiance inspirée par les visages était effectivement corrélée à la confiance et à la coopération interpersonnelles préalablement mesurées au travers d’enquêtes internationales».

     

    Au bout du compte, «en recherchant les causes potentielles de cette évolution», cette étude a découvert «que l'augmentation de l’impression de confiance et de fiabilité dans les portraits était plus fortement associée à l'augmentation du PIB par habitant qu'aux changements institutionnels comme l'émergence d'institutions plus démocratiques».

     

     


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