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Archéologie: la signature d’un virus mortel a été découverte sur des tessons de terre cuite retrouvés à Heuneburg (Allemagne), sur un site fortifié de l’âge du fer!____¤201612
Une étude, dont les résultats intitulés «Hemorrhagic fever virus, human blood, and tissues in Iron Age mortuary vessels» ont été publiés dans la revue Journal of Archaeological Science, a permis d'identifier la signature d’un virus mortel sur des tessons de terre cuite retrouvés à Heuneburg, non loin d’Ulm (Allemagne), sur un site fortifié de l’âge du fer (600-450 avant notre ère).
Plus précisément, le virus en question est le virus Crimée-Congo (VFHCC), «nairovirus de la famille des bunyaviridae transmis par des tiques» qui provoque «une fièvre hémorragique létale». Il a été découvert à partir de fragments de protéines contenus dans «un dépôt résiduel de matières organiques humaines» conservé «dans une terre cuite ayant contenu le sang et les organes infectés d’une victime».
Pour parvenir à cette découverte, la technique «dite de chromatographie liquide couplée à un spectromètre de masse (LC-MS / MS)» a été utilisée «pour identifier les peptides présents, après les avoir extraits des tessons de céramique». Ils ont été ensuite «appariés à des protéines, en interrogeant la base de données sur les protéines du Centre national pour l’information biotechnologique (NCBI) et en utilisant le moteur de recherche MASCOT».
Cette étude apporte ainsi la preuve «qu’il y a 2500 ans, en plein cœur de l’Europe, une personne est morte après avoir été prise de diarrhées sanglantes et de saignements des muqueuses», alors qu'aujourd'hui «les zones géographiques dans lesquelles des cas humains et animaux de FHCC», signalées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), «sont les Balkans, l’Anatolie, la Russie, certaines régions d'Afrique, du Moyen-Orient et l’Asie centrale, où cette maladie est endémique».
Jusqu'ici, on ignorait que ce virus se rencontrait à l'âge du fer en Europe, car «la première preuve documentée de l’existence de la fièvre Congo-Crimée ne date que de la Seconde Guerre mondiale, en Ukraine». De ce fait, on peut supposer que «si le virus était déjà présent en Europe centrale au cours de l'âge du fer, la personne dont les organes étaient conservés dans cette urne a pu contracter la fièvre localement» ou «dans une autre région européenne infectée» et que, dans ce second cas, «une fois le malade décédé, sa dépouille et ses organes» ont été «transportés jusqu’à Heuneburg dans des vases».
Tags : Archéologie, médecine, 2016, Journal of Archaeological Science, céramique, vases, sang, protéines, peptides, virus, virus Crimée-Congo, Âge du fer
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