Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Astrophysical Journal, révèle que les étoiles très massives peuvent exploser suivant une voie originale.

On connaissait, jusqu’au 9 décembre 2011, deux classes de sursauts gamma: les sursauts « courts », qui durent moins de deux secondes, et vraissemblablement associés à la fin catastrophique d'un système binaire d'étoiles à neutrons et les sursauts « longs », qui durent de quelques secondes à quelques minutes, correspondant à la fin de vie d’une étoile massive, de l’ordre d’une dizaine de fois la masse du Soleil. Or, à cette date, le satellite Swift de la NASA a détecté un sursaut très puissant, nommé GRB 111209a, mais complètement original: sa durée fut d'au moins 7 heures.

L'hypothèse proposée pour expliquer ce jet d'une aussi longue durée est qu'il s'agit de l'implosion d'une étoile bleue super-géante, composée presque exclusivement d’hydrogène, faisant 50 fois la masse du Soleil: la taille d'une telle étoile (elle s'étendrait jusqu'au-delà de l'orbite de Jupiter!) fait que les couches externes prendraient plusieurs heures pour se précipiter vers le centre, alimentant le jet durant cette période. Cette hypothèse pose cependant une difficulté: les étoiles bleues super-géantes sont environnées d'un vent stellaire très puissant qui les dépouille, rapidement après leur formation, de leurs couches externes, mettant à nu le cœur de l'étoile.

La solution, pour que les couches externes soient maintenues en place, serait que l'étoile soit composée quasi-exclusivement d'hydrogène et d'hélium. Comme, depuis le début de l’Univers, plusieurs générations d’étoiles ont été produites, chacune, lors de son explosion en supernova enrichissant un peu plus le milieu interstellaire en éléments lourds, la difficulté a été écartée par les chercheurs en mettant en avant qu'on sait maintenant qu’il existe toujours des régions, de plus en plus rares, composées presque exclusivement d’hydrogène dans notre voisinage galactique.