Une étude, dont les résultats intitulés «Orbital and mass constraints of the young binary system IRAS 16293-2422 A» ont été acceptés pour être publiés dans la revue The Astrophysical Journal et sont disponibles en pdf, a permis, grâce au réseau ALMA, de confirmer l'emplacement des deux protoétoiles du système binaire IRAS 16293-2422 (*), proches l'une de l'autre, et de révéler que chacune d'elles est entourée d'un tout petit disque de poussière.

Relevons tout d'abord que le système binaire IRAS 16293-2422 «est situé dans un nuage moléculaire de la constellation du Serpentaire» (Ophiuchus) qui est, à seulement 460 années-lumière, «l'une des régions de formation des étoiles les plus proches du Système solaire, et les plus brillantes de notre ciel».

IRAS 16293-2422, qui fait partie de cette structure «émettant de nombreuses molécules organiques complexes, ingrédients nécessaires à l'apparition d'espèces pré-biotiques», a été longtemps «caché par une importante quantité de matière dans son voisinage», jusqu'à l'intervention du réseau ALMA, dont les images en haute résolution «ont révélé deux sources compactes, sobrement nommées A1 et A2»: concrètement, alors que «le disque de matière autour de A2 est d'environ 12 unités astronomiques, celui de A1 ne mesure que 4 ua de diamètre, soit approximativement celui de la ceinture principale d'astéroïde».

En outre, ces images, qui montrent «du matériel filamenteux connectant les disques circumstellaires à la région environnante, et possiblement au disque entourant le système», suggèrent que «les petits disques sont probablement encore nourris et en train de grandir».

Des calculs menés à partir des analyses spectrographiques portant sur le gaz qui les entoure attribuent «un total d'une masse solaire pour A1, contre 1,4 pour A2». La combinaison de ces informations «avec l'ensemble des données collectées au cours des 30 dernières années» a permis d'établir «que A1 orbite autour de A2 une fois tous les 360 ans sur un axe incliné à 60°, à une distance équivalente à l'orbite de Pluton par rapport au Soleil».

En fin de compte, on peut noter que c'est la première fois qu'une étude est en mesure «de dériver l'ensemble des paramètres orbitaux d'un système binaire, à un stade de formation des étoiles si prématuré».

Lien externe complémentaire (source Simbad)

(*) IRAS 16293-2422 A