• Astrophysique: un scénario alternatif suppose que les argiles martiennes ont pu se former sans eau liquide, contrairement à ce qui était envisagé jusqu'ici! ____¤201712

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Primordial clays on Mars formed beneath a steam or supercritical atmosphere» ont été publiés dans la revue Nature, suggère que les argiles martiennes ont pu se former sans eau liquide, contrairement à ce que l'on supposait jusqu'ici. Elle laisse ainsi planer le doute sur la capacité de la planète Mars a avoir «été assez chaude et humide pour pouvoir abriter pendant de longues périodes de grandes quantités d'eau sous forme liquide et fournir ainsi des conditions propices à l'apparition de la vie».

     

    Rappelons tout d'abord que c'est la sonde spatiale européenne Mars Express qui a détecté les premières preuves de la présence de ces grandes quantités d'argiles sur Mars. Dans ce contexte et bien que sur Terre «ces couches argileuses se forment la plupart du temps au fond des lacs, des mers ou des océans», l'étude ici présentée propose «un autre scénario de formation des argiles martiennes qui ne nécessite pas de grandes étendues d'eau liquide».

     

    Plus précisément, «ces argiles pourraient s'être formées très vite après la formation de la planète, à une période où sa surface était encore recouverte par un océan de magma en fusion». En se refroidissant, «ce magma aurait dégazé d'importantes quantités de vapeur d'eau» qui auraient entraîné «l'altération des basaltes volcaniques en argile»: ce processus «est intéressant», car «l'altération peut se faire sans eau liquide» (ce type d'argiles a été déjà observé «dans les basaltes de l'atoll de Mururoa, en Polynésie»).

     

    En fait, ce processus, qui «aurait pu créer des argiles sur des épaisseurs qui peuvent aller jusqu'à 10 km de profondeur», se serait déroulé «avec une atmosphère supercritique (dans des conditions de température et de pression élevées où l'eau comme le dioxyde de carbone sont dans un état particulier dont les propriétés sont intermédiaires entre celle d'un gaz et celle d'un liquide, NDLR) de la surface de Mars».

     

    Ce scénario alternatif soulève néanmoins plusieurs difficultés. Ainsi «le modèle ne rend pas bien compte de toutes les séquences géologiques, avec des stratifications très bien préservées et des argiles différentes que l'on observe sur Mars» et d'autre part, «certaines argiles observées dans l'hémisphère nord se sont formées tardivement, bien après la phase d'un océan de magma primordial dans les premières dizaines de millions d'années de son existence».

     

    Cette hypothèse est tout de même intéressante dans la perspective de l'arrivée sur la planète rouge des deux futurs rovers «Mars 2020 de la NASA et ExoMars de l'Agence spatiale européenne (ESA)» dont l'une des missions prioritaires sera l'examen de ces argiles: en effet, les données recueillies à ce moment-là devraient permettre de dire si un tel scénario est acceptable pour Mars.

     

     


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