• Biologie: en s’extirpant de leur monocouche par un processus appelé transition épithélio-mésenchymateuse, les cellules participent activement au remodelage tissulaire!____¤201907

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Mechanical impact of epithelial-mesenchymal transition on epithelial morphogenesis in Drosophila» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis de montrer qu’en s’extirpant de leur monocouche par un processus appelé transition épithélio-mésenchymateuse, les cellules peuvent déformer leur tissu d’origine et participer de la sorte activement au remodelage tissulaire.

     

    Relevons tout d'abord que «l’extrusion cellulaire ou transition épithélio-mésenchymateuse est un processus essentiel à la formation de nombreux tissus au cours du développement où elle coïncide bien souvent avec un changement de forme du tissu». Elle est, en outre, «responsable de la formation de métastasescellules cancéreuses qui vont quitter la tumeur primaire et potentiellement aller former de nouveau foyer tumoraux».

     

    Alors que, jusqu'ici, «de nombreuses études portant sur ce mécanisme cellulaire fondamental ont permis d’identifier les signaux permettant à aux cellules de survivre en dehors d’un épithélium et d’acquérir des propriétés migratrices», le potentiel impact de l’extrusion des cellules sur leur tissu d’origine n’avait pas encore été abordé.

     

    Ce n'est plus le cas maintenant puisque l'étude ici présentée, «en combinant des approches expérimentales (imagerie rapide sur tissu vivant et micro-dissection laser) avec une approche théorique de modélisation», a identifié «pour la première fois cette extrusion cellulaire comme un acteur essentiel au changement de forme tissulaire chez la drosophile».

     

    Concrètement, il est apparu «que les cellules en cours d’extrusion forment une structure contractile d’acto-myosine et génèrent une force de traction» qui «déforme ces cellules et leurs voisines» et qui «est à la fois nécessaire et suffisante pour induire un changement de forme dans un tissu»: ainsi «lorsque l’extrusion est induite dans un groupe de cellules au sein d’un tissu naïf, les forces de traction générées entrainent la formation d’un pli suffisamment stable pour rester visible après le départ des cellules extrudées» tandis que «réciproquement, lorsque l’extrusion cellulaire survient de façon naturelle comme au cours de l’invagination du mésoderme, ces forces sont nécessaires à l’invagination du tissu».

     

    Finalement, «l’élaboration d’un modèle théorique bio-physique» a mis en lumière «l’importance de la force de traction exercée par les cellules en cours d’extrusion dans la formation d’une invagination par rapport à d’autre type de forces identifiées jusqu’alors». Ce modèle permet «également de potentiellement généraliser les données observées dans des tissus de drosophile à tout type de tissu épithélial». Cette étude révèle «ainsi un tout nouveau rôle de la transition épithélio-mésenchymateuse comme nouvel acteur mécanique dans la morphogenèse tissulaire».

     


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