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Biologie: l'influence des comportements sociaux sur la progression des maladies a été mis en évidence en utilisant un modèle de cancer intestinal chez la mouche! ____¤201809
Une étude, dont les résultats intitulés «Social environment mediates cancer progression in Drosophila», ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis de mettre en évidence l'influence des comportements sociaux sur la progression des maladies, même non contagieuses, en utilisant un modèle de cancer intestinal chez la mouche: il ressort qu'en plus de l'impact négatif de l'isolement social sur la progression de la maladie, la composition du groupe dans lequel l'individu évolue joue également un rôle.
Notons tout d'abord que «l'impact des échanges interindividuels sur la propagation des maladies transmissibles est bien reconnu», mais que le problème du lien «entre interactions sociales et progression de maladies non-transmissibles comme le cancer» se pose.
En vue de chercher à comprendre «si l'environnement social vécu par l'individu malade affecte la vitesse de progression de sa tumeur, mais aussi si l'individu est capable de choisir l'environnement social qui minimise la progression de sa maladie», l'étude ici présentée a utilisé comme modèle biologique «la mouche du vinaigre Drosophila melanogaster, dont il est facile de contrôler l'environnement social et chez qui l'induction expérimentale d'une pathologie (ici un cancer intestinal) est aisée».
Il est ainsi apparu «qu'une mouche malade maintenue en isolement social voit sa maladie progresser plus rapidement que si elle interagit avec d'autres mouches». De plus, «la structure même du groupe peut influencer la dynamique de la progression tumorale», puisque «lorsqu'une mouche malade est en compagnie de mouches saines, la progression de sa tumeur est plus rapide que si elle interagit avec d'autres individus malades». En fait, «des analyses fines des interactions entre les individus, suivies par vidéo, suggèrent que la mouche malade, en présence d'individus sains, reste dans une forme d'isolement social».
D'autre part, «lorsque le choix est donné à une mouche malade de rejoindre un groupe malade ou un groupe sain, celle-ci va préférer la compagnie des mouches malades» (du moins «dans les stades précoces de sa maladie», car «lorsque la tumeur est déjà avancée, cette préférence ne s'exprime plus»).Le comportement des mouches saines est différent: en effet, alors «qu'elles ne font aucune distinction lorsque la maladie est à son début», elles vont «éviter les mouches malades dans des stades plus avancés et rejoindre le groupe d'individus sains». Les raisons précises de cet évitement sont en cours d'analyse: une hypothèse est qu'il pourrait s'agir «d'une réponse non spécifique liée aux risques que représentent les pathologies en général, tels que la contagion, la baisse des capacités reproductives ou la vulnérabilité vis-à-vis des prédateurs».
En tout cas, ces travaux, «qui à ce stade ne permettent aucune transposition à l'humain», laissent penser «que l'environnement social joue un rôle important, voire majeur, dans la progression d'une pathologie comme le cancer».
Tags : Biologie, 2018, Nature Communications, maladies, pathologies, cancer, tumeurs, mouches, Drosophila melanogaster, comportements, risque, contagion
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