• Géophysique: le béryllium 10, un isotope tiré des sédiments marins, a permis de retrouver les crises géomagnétiques sur une durée qui correspond aux 850 000 dernières années!____¤201611

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Authigenic 10Be/9Be ratio signatures of the cosmogenic nuclide production linked to geomagnetic dipole moment variation since the Brunhes/Matuyama boundary» ont été publiés dans la revue Journal of Geophysical Research (Solid Earth) et sont disponibles en pdf, a permis, grâce à l'utilisation du béryllium 10, un isotope tiré des sédiments marins, de retrouver les crises géomagnétiques sur une durée particulièrement longue, puisqu'elle s'étend sur les 850 000 dernières années. Elle fournit ainsi un nouvel outil pour étudier les variations passées du champ magnétique terrestre et son comportement à venir.

     

    Rappelons tout d'abord que «l'isotope de béryllium 10Be se forme dans l'atmosphère sous l'action des rayonnements cosmiques, que le champ magnétique terrestre dévie en partie». Il en découle que l'intensité de ce champ magnétique influe sur la production de 10Be, qui «est lessivé par la pluie peu de temps après sa formation et adhère aux grains minéraux qui décantent vers le fond de l'océan».

     

    Dans le cadre de l'étude ici présentée, «trois carottes sédimentaires ont été extraites du fond des océans Indien et Pacifique et analysées afin de comparer les concentrations en 10Be à celles de 9Be, issu de la croûte terrestre». Grâce à ce rapport, il a été possible «d'évaluer le taux de production atmosphérique du 10Be sur 850 000 ans, millénaire par millénaire». Il a été ainsi constaté que «son évolution suit bel et bien les variations du champ magnétique, déjà connues par les méthodes paléomagnétiques dont la fiabilité méritait d'être éprouvée».



    Plus précisément, «les épisodes de surproduction de 10Be correspondent à des effondrements du champ magnétique terrestre, y compris ceux associés à sa dernière inversion connue : celle de Brunhes-Matuyama il y a 770 000 ans». De plus, «les chutes d'intensité du champ coïncident aussi avec les excursions, des inversions ratées où les pôles reprennent finalement leur place initiale».

     

    Comme «ces phénomènes se produisent tous les 20 000 à 50 000 ans, la dernière remonte à 41 500 ans», le champ magnétique terrestre, «après plusieurs tentatives d'inversion», pourrait «être amené à reprendre ce comportement». D'ailleurs, les mesures directes du champ magnétique mettent «en évidence une chute rapide du champ, amorcée il y a 2 500 ans», qui, «si elle se poursuit dans le futur», pourrait «engendrer des conditions favorables à une nouvelle excursion, voire à une inversion, dans deux à trois milliers d'années».

     

     


    Tags Tags : , , , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :