• Médecine: l’interaction, dans le cadre du traitement des lymphomes par l’immunothérapie, entre les anticorps thérapeutiques et leur protéine cible, a pu être observée!____¤202008

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Binding mechanisms of therapeutic antibodies to human CD20» ont été publiés dans la revue Science, a permis, pour la première fois, d'observer l’interaction entre les anticorps thérapeutiques et leur protéine cible dans le cadre du traitement des lymphomes par l’immunothérapie.

     

    Relevons tout d'abord que les lymphomes non hodgkiniens, qui «touchent près d’un million et demi de personnes dans le monde» en induisant «une prolifération incontrôlée des lymphocytes B, un type de globules blancs, au détriment des cellules saines», figurent «parmi les cancers les plus fréquents».

     

    L’un des traitements de première ligne est, «depuis la fin des années 1990», l’immunothérapie, une stratégie utilisant «des anticorps de synthèse qui ciblent une protéine de la surface des lymphocytes B, la CD20». Le système immunitaire du corps humain identifie «alors comme pathogènes ces cellules recouvertes d’anticorps» et les détruit.

     

    Les anticorps thérapeutiques utilisés actuellement peuvent être séparés en deux groupes suivant «le nombre de molécules de CD20 auxquelles ils peuvent se lier» et suivant «les réactions immunitaires qu’ils déclenchent»: concrètement, «les anticorps du premier groupe ont la capacité d’interagir avec deux fois plus de molécules de CD20 que les anticorps du second groupe et peuvent activer une cascade de réactions immunitaires appelée 'voie du complément'».

     

    Alors que, jusqu'ici, «les mécanismes moléculaires à l’origine des différences entre les deux groupes étaient inconnus», cette étude, pour la première fois, a «obtenu par cryo-microscopie électronique, des images de l’interaction entre les principaux représentants des deux groupes d’anticorps et leurs molécules cibles, au niveau de l’atome».

     

    Il est ainsi apparu «que pour des raisons de disponibilité spatiale, les protéines CD20 peuvent se lier à deux anticorps du type 1 contre seulement un anticorps du type 2». Il a été observé que «les anticorps du type 1, en plus grand nombre sur la surface des lymphocytes B» pouvant former des amas, ceux-ci «déclenchent la voie du complément qui conduit à la destruction des lymphocytes B ciblés».

     

    Par contre, «les anticorps du type 2 restent clairsemés à la surface des cellules et n’induisent pas cette cascade de réactions». La destruction a tout de même lieu «grâce à d’autres mécanismes immunitaires indépendants».

     

    En fin de compte, «ces travaux pourraient permettre de concevoir de nouveaux anticorps de synthèse capables de contrôler la réponse immunitaire du patient». En outre, cette description très précise «du mécanisme activateur de la voie du complément ouvre de nouvelles pistes de recherche afin de mieux comprendre le fonctionnement des défenses immunitaires».

     

     

     


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