• Médecine: la bactérie responsable de la tuberculose produit une toxine mortelle pour elle à moins d’être neutralisée par une protéine antidote!____¤201902

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «An NAD+ Phosphorylase Toxin Triggers Mycobacterium tuberculosis Cell Death» ont été publiés dans la revue Molecular Cell, a permis de découvrir que la bactérie responsable de la tuberculose produit une toxine mortelle pour elle à moins d’être neutralisée par une protéine antidote.

     

    Rappelons tout d'abord que «les bactéries produisent des molécules toxiques pour elles-mêmes, qui sont activées lorsque l’environnement devient défavorable»: en fait, ces molécules ralentissent en général «la croissance de la population bactérienne en attendant le retour de conditions plus clémentes», mais «certaines de ces toxines vont jusqu’à tuer les bactéries qui les produisent».

     

    Un tel 'suicide' «pourrait servir de défense antivirale en éliminant les bactéries infectées pour épargner leurs voisines, ou permettre, en condition de carence nutritionnelle, le 'sacrifice' d’une partie des bactéries au profit du reste de la population». Cependant, «en conditions normales, les bactéries produisent des protéines antidotes qui neutralisent l’effet de ces toxines».

     

    Pour sa part, l'étude ici présentée a permis d'identifier «une telle toxine de 'suicide', appelée MbcT, chez le bacille de la tuberculose, Mycobacterium tuberculosis». Concrètement, «lorsqu’elle n’est pas neutralisée par son antitoxine MbcA, MbcT tue la bactérie en dégradant son contenu en NAD, une petite molécule nécessaire à la vie, selon une réaction qui n’avait encore jamais été mise en évidence».

     

    De plus, l'étude démontre «l’intérêt thérapeutique de cette toxine». Plus précisément, des cellules humaines et des souris ont été infectées «avec une souche de tuberculose dépourvue de ce système toxine-antitoxine», mais chez laquelle on pouvait «déclencher artificiellement la production de la toxine MbcT». Il est alors apparu que l’activation de la toxine «a drastiquement diminué le nombre de bactéries infectant les cellules et a augmenté la survie des souris».

     

    Cette étude ouvre ainsi «une piste de traitement totalement inédite pour combattre la tuberculose, qui reste l’une des 10 premières causes de décès au monde». C'est d'autant plus intéressant qu'il faut faire face «aux résistances aux antibiotiques développées par certaines souches de Mycobacterium tuberculosis».

     

    Comme «la structure 3D du complexe MbcT-MbcA» a été déterminée, différentes équipes travaillent désormais «à l’identification de composés capables de libérer la toxine de son antidote», des molécules qui «pourraient être utiles pour combattre d’autres infections puisque des systèmes analogues ont été identifiés chez d’autres bactéries pathogènes».

     

     


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