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Médecine: le site où s'active la mémoire immunitaire a été découvert!____¤201808
Une étude, dont les résultats intitulés «Memory B cells are reactivated in subcapsular proliferative foci of lymph nodes» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis de découvrir le site où s'active la mémoire immunitaire.
Rappelons tout d'abord que la mémoire immunitaire, qui fait que «lorsqu'une personne a déjà été exposée à un agent pathogène, comme le virus de la varicelle par exemple» elle reste protégée contre la même infection qui pourrait la toucher plus tard, est «due à la présence de cellules mémoire qui peuvent être réactivées lorsque l'organisme rencontre une seconde fois un même antigène».
Alors que «le processus exact de réactivation des cellules mémoire n'est pas totalement connu», l'étude ici présentée a «identifié le site où s'active la mémoire immunitaire»: dans ce lieu, «les lymphocytes B mémoire sont prépositionnés et, une fois réactivés par l'antigène, ils prolifèrent rapidement et se différencient en cellules sécrétrices d'anticorps, ou plasmocytes».
Cette nouvelle structure, qui est l'endroit où «le système immunitaire se souvient des infections passées ou des vaccinations» a été détectée «en visualisant le système immunitaire en action, grâce à une microscopie 3D de haute résolution effectuée chez des animaux vivants». Plus précisément, «des structures dynamiques, minces et aplaties à la surface de ganglions lymphatiques de souris» ont été observées.
Appelées SPF pour subcapsular proliferative foci, ou foyers de prolifération subcapsulaire, ces structures ne sont pas continuellement présentes: en effet, les SPF «n'apparaissent que si l'organisme en a besoin pour combattre une infection déjà rencontrée». D'ailleurs, ils sont positionnés «de manière stratégique pour détecter les infections très tôt».
Par ailleurs, «chez des patients, des coupes de ganglions lymphatiques suggèrent que les SPF ont le même rôle chez l'Homme que chez l'animal», puisqu'en utilisant «une microscopie sophistiquée in vivo», il a été observé «que différentes sortes de cellules immunitaires se regroupaient dans les SPF: des lymphocytes B mémoire mais aussi des cellules 'helpers'» et des lymphocytes B mémoire ont même été vus «se transformer en plasmocytes, capables de combattre des infections en produisant des anticorps».
Si les SPF n'avaient jamais été observés auparavant, c'est «pour des raisons techniques», car comme «les approches de microscopie traditionnelles utilisent des coupes de tissus en deux dimensions qui sont fixées par des produits chimiques», elles «ne donnent qu'une photographie à un instant donné». En fait, il fallait «pouvoir observer les cellules en trois dimensions et en mouvement dans un animal vivant pour voir ces nouvelles structures».
En fin de compte, cette découverte est également «importante pour la fabrication de vaccins», car, jusqu'ici, on s'était concentré «sur la fabrication de vaccins capables de générer des cellules B mémoire» alors qu'aujourd'hui, cette étude suggère que, pour rendre ce processus plus efficace, on devrait désormais se concentrer «sur la façon dont ces cellules B mémoire sont réactivées pour fabriquer des plasmocytes».
Tags : Médecine, 2018, Nature Communications, infections, lymphocytes B, antigène, anticorps, vaccins, plasmocytes, SPF, varicelle, ganglions lymphatiques
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