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Médecine: les armes, utilisées par la bactérie pathogène Pseudomonas aeruginosa, phagocytée par des macrophages, pour induire une lyse de ceux-ci, ont été décryptées! ____¤201906
Une étude, dont les résultats intitulés «Killing from the inside: Intracellular role of T3SS in the fate of Pseudomonas aeruginosa within macrophages revealed by mgtC and oprF mutants» ont été publiés dans la revue PLOS Pathogens, a permis de décrypter les armes utilisées par la bactérie pathogène Pseudomonas aeruginosa, phagocytée par des macrophages pour induire une lyse des macrophages.
Relevons tout d'abord que «les infections bactériennes restent une cause majeure de mortalité au niveau mondial, ceci étant exacerbé par l’antibiorésistance qui progresse extrêmement rapidement». Dans ce contexte, «en 2017, l’OMS a établi une liste de bactéries pathogènes contre lesquelles il était urgent de lutter, du fait de leur prévalence, dangerosité et fort taux de résistance aux antibiotiques».
Parmi les bactéries dites très prioritaires, figure «Pseudomonas aeruginosa, également connue sous le nom de bacille pyocyanique, qui est un agent pathogène opportuniste responsable d'infections nosocomiales parfois très difficiles à traiter».
Concrètement, «P. aeruginosa est responsable d’infections aiguës ou chroniques, les infections chroniques étant fréquentes chez les patients atteints de mucoviscidose, chez lesquels cette bactérie est responsable d’une forte mortalité et morbidité». Alors que «la capacité des cellules phagocytaires professionnelles, telles que les macrophages, à ingérer et tuer des micro-organismes est essentielle à la défense de l'hôte», les bactéries pathogènes ont développé des stratégies pour éviter d'être tuées par les phagocytes».
Plus précisément, si «P. aeruginosa limite en premier lieu l’étape de phagocytose», des bactéries ingérées par des macrophages «peuvent être visualisées dans des modèles d’infection animaux». Aussi, «en utilisant des macrophages en culture et diverses approches de microscopie», cette étude a «analysé le devenir de ces bactéries qui n’ont pu éviter l’ingestion par les macrophages».
Il a été alors constaté «une lyse des macrophages provoquée depuis l’intérieur par la bactérie P. aeruginosa lorsqu’elle est phagocytée». En outre, «les facteurs bactériens qui jouent un rôle dans cette cytotoxicité ont également été identifiés». En fait, ce sont les protéines MgtC et OprF qui «interfèrent dans ce processus en modulant l’expression du système de sécrétion de type 3 (T3SS) et de son effecteur ExoS, qui ont un rôle clé dans la destruction du macrophage par les bactéries internalisées».
En fin de compte, ces travaux, qui apportent une meilleure connaissance de la progression de l’infection par P. aeruginosa, permettent «d’envisager un meilleur contrôle de la maladie».
Tags : Médecine, 2019, PLOS Pathogens, bactéries, Pseudomonas aeruginosa, macrophages, infections, phagocytose, mucoviscidose, MgtC, OprF, ExoS, T3SS
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