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Médecine: une protéine déjà connue serait le potentiel responsable des nausées matinales qui, chez certaines femmes enceintes, peuvent prendre un tour dramatique!____¤201803
Une étude, dont les résultats intitulés «Placenta and appetite genes GDF15 and IGFBP7 are associated with hyperemesis gravidarum» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis d'identifier le potentiel responsable des nausées matinales qui chez certaines femmes enceintes «peuvent prendre un tour dramatique et menacer la santé du bébé et de la future maman»: il s'agit d'une protéine déjà connue sous le terme GDF15 (facteur-15 de croissance et de différenciation).
Indiquons tout d'abord que «selon les études, moins de 3 % des femmes souffriraient de cette pathologie que l'on appelle l'hyperémèse gravidique (HG)», caractérisée «par des nausées et de violents vomissements quotidiens» à «tel point qu'il devient difficile à ces femmes de seulement manger ou boire quelque chose sans le vomir dans la foulée». Il en découle, en plus «des troubles du sommeil, des douleurs abdominales et de l'importante fatigue engendrée par la situation», «un risque important de déshydratation et de malnutrition».
Pour identifier le coupable de cette étrange pathologie, qui «a fait la Une des journaux il y a quelques mois» car Kate Middleton souffre d'HG, l'étude ici présentée a passé au crible «des milliers de génomes de femmes». Au bout du compte, le gène qui code pour la production de GDF15» a été mis en accusation «avec pour complice un gène associé à la production d'une autre protéine appelée IGFBP7». Ces protéines joueraient, selon le modèle animal, «un rôle notamment dans le développement du placenta et dans la régulation de l’appétit».
En fait, «une autre étude publiée l'année dernière avait déjà pointé des taux plus élevés de GDF15 dans le sang des femmes enceintes rapportant des vomissements au cours du deuxième trimestre» et une équipe avait aussi noté, plus généralement, la présence anormale de cette protéine «dans le sang de patients atteints de nausées persistantes et de vomissements violents».
Cependant, si l'inhibition du récepteur du GDF15 «semble guérir les souris des nausées induites par une chimiothérapie», il ne s'agit peut-être pas de la solution pour les femmes souffrant de HG, «car le rôle exact de la protéine pendant la grossesse reste flou», puisque «les taux réduits de GDF15 dans le sang de la future maman seraient même associés à des fausses couches».
Tags : Médecine, 2018, Nature Communications, femmes enceintes, nausées, vomissements, sang, bébés, placenta, gènes, mères, GDF15, grossesse, IGFBP7, fatigue
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