• Paléontologie: des bactéries retrouvées dans des sédiments marins, vieux de 101 millions d'années, ont été ravivées en laboratoire! ____¤202007

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Aerobic microbial life persists in oxic marine sediment as old as 101.5 million years» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis de raviver en laboratoire des bactéries trouvées dans des sédiments marins, vieux de 101 millions d'années, de sorte qu'elles ont commencé «à se nourrir et à se reproduire, comme si de rien n'était, après leur longue hibernation».

     

    Cette nouvelle apparaît incroyable puisque ces bactéries «ont vu les dinosaures et les premières fourmis». Ces bactéries avaient «été récoltées dans le gyre tropical du Pacifique Sud, une zone située au sud de l'équateur entre l'Amérique du Sud et l'Australie», une zone réputée être «l’endroit le plus mort de l’océan», dépourvu «de nutriments et de toute poussière continentale». Les traces de ces bactéries avaient été découvertes lors d'une expédition en 2010, dans «une épaisse couche de 75 mètres de sédiments, âgés de 13 à 101,5 millions d'années et à plus de 6.000 mètres de profondeur».

     

    Les échantillons récoltés ont été mis en incubation «en les nourrissant de nutriments riches en carbone et en azote» et, au bout de 10 semaines, des isotopes de carbone et d'azote sont «apparus à l'intérieur des microbes, indiquant qu'ils avaient commencé à se nourrir comme des bactéries normales». C'est incroyable: «99,1 % des microbes avaient survécu et ont pu être réanimés».

     

    C'est d'autant plus incroyable «que ces sédiments font partie de ceux qui contiennent le moins de nutriments au monde», alors que «les bactéries, même en vivant au ralenti, ont besoin d'un minimum d'énergie pour assurer leur métabolisme».

     

    L'étude ici présentée avance l'hypothèse «qu'une très petite quantité d'oxygène a pu pénétrer dans la couche de sédiments, justement car cet écosystème profond est dépourvu d'activité microbienne normale qui consomme l'oxygène disponible». En fait, «les bactéries sous-marines consomment des millions de fois moins d'énergie que leurs homologues de surface».

     

    Au bout du compte, cette étude, qui a découvert, pour la première fois, que les bactéries «peuvent survivre aussi longtemps pratiquement sans énergie ni oxygène», nous apprend «qu'il n'y a pas de limite d'âge pour les organismes dans les fonds marins».

     

    Remarquons, cependant, que «si l'on peut dater relativement aisément les sédiments», il est difficile «d'estimer l'âge exact des microbes», car, «malgré les conditions extrêmes, certaines bactéries ont pu se multiplier, ce qui veut dire que celles qu'ont trouvées les chercheurs sont issues de leur descendance et sont donc plus récentes».

     

     


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