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Paléontologie: des traces de formes de vie, retrouvées dans des roches du Québec âgées d'au moins 3,77 milliards d'années, sont les plus anciennes découvertes à ce jour!____¤201703
Une étude, dont les résultats intitulés «Evidence for early life in Earth’s oldest hydrothermal vent precipitates» ont été publiés dans la revue Nature, laisse penser que des traces de formes de vie, ont été retrouvées dans des roches du Québec âgées d'au moins 3,77 milliards d'années. Si ces observations se confirment, ce seront les plus anciennes preuves de l'existence d'organismes vivants sur Terre connues à ce jour.
Rappelons tout d'abord qu'en 2008, des chercheurs avaient indiqué «que des roches présentes le long de la côte de la baie d'Hudson, dans le nord du Québec» dans «une région appelée 'Ceinture de roches vertes du Nuvvuagittuq' (Nuvvuagittuq Supracrustal Belt, en anglais, ou NSB), s'étaient mises en place il y a plus de 4,3 milliards d'années, soit quelques centaines de millions d'années seulement après la formation de la Terre».
Dans le prolongement de cette information, l'étude ici présentée annonce avoir identifié «des microfossiles, c'est-à-dire des restes fossilisés de micro-organismes» dans des roches de la même région du Québec, qui seraient au moins âgées de 3,77 milliards d'années et au plus de 4,3 milliards d'années et «se présentent sous la forme de tubes et de filaments en hématite (un minéral à base d'oxyde de fer) retrouvés à l'intérieur de couches constituées de quartz» (des restes similaires avaient été «trouvés en Australie-Occidentale avec un âge estimé à 3,46 milliards d'années»).
Les arguments apportés pour soutenir la thèse «qu'il s'agit bien de microfossiles, et non pas de concentrations en hématite produites par des changements de pression et de température que les roches les contenants auraient subis» sont, d'une part, que «les tubes et filaments ont des caractéristiques au niveau des divisions qui sont similaires à celles des tubes et filaments formés par des bactéries pratiquant la chimiotrophie à partir de l'oxydation du fer et que l'on trouve de nos jours au voisinage des évents hydrothermaux» et, d'autre part, qu'on retrouve «du graphite et des minéraux carbonatés et phosphatés, également associés à des formes vivantes et à leurs restes fossilisés».
Par ailleurs, notons que, comme «la Ceinture de roches vertes du Nuvvuagittuq contient des dépôts sédimentaires et d'autres roches laissant penser qu'elle se serait formée dans une zone volcanique analogue à celle où, de nos jours, on observe des sources chaudes hydrothermales», cela renforce l'hypothèse soutenue «par ceux qui pensent que la vie est apparue dans ces sources chaudes».
Remarquons enfin que si cette découverte est confirmée, ces microfossiles «âgés d'au moins 3,77 milliards d'années, et peut-être de quelques centaines de millions d'années de plus» prouveraient «que la vie est apparue très vite sur Terre», ce qui apporterait «de l'eau au moulin de ceux qui pensent que la vie a pu apparaître très vite sur Mars, alors que des conditions similaires y régnaient et qu'il y avait d'abondantes étendues d'eau liquide et un volcanisme actif».
Tags : Paléontologie, géologie, 2017, Nature, vie, microfossiles, roches, NSB, quartz, hématite, fer, graphite, bactéries, Terre, Mars, eau liquide, volcanisme
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