Une étude, dont les résultats intitulés «1.1-billion-year-old porphyrins establish a marine ecosystem dominated by bacterial primary producers» ont été publiés dans la revue PNAS, conduit à la résolution de l'une des grandes énigmes du vivant, grâce à la découverte de pigments rose vif extraits d’une roche vieille d’1,1 milliard d’années provenant d’un dépôt de schistes noirs situé environ 200 mètres sous le désert du Sahara, en Mauritanie.

Plus précisément, l'énigme en question résulte du fait que «de l’émergence des premiers eucaryotes, il y a 2,1 milliards d’années, à l’explosion cambrienne, responsable de l’apparition et de la diversification de la plupart des espèces animales, il y a cinq cent quarante millions d’années, l’évolution semble avoir été considérablement freinée».

Parmi les hypothèses avancées pour expliquer cette situation figure «le manque d’algues» du fait que «sans ces organismes situés à la base de la chaîne alimentaire», les ressources nutritives n'auraient pas été «suffisantes pour permettre le développement d’espèces de plus grande taille». Cependant, jusqu'à présent, cette hypothèse n’avait «encore jamais été vérifiée».

Dans ce contexte, l'analyse de la composition de la roche datant d’1,1 milliard d’années a fait apparaître «que la couleur rose était en fait due aux molécules de porphyrine» (*) qui est un résidu de «de la transformation des molécules de chlorophylle au cours du temps». Cette couleur rose ancestrale est ainsi la couleur biologique la plus ancienne connue.

Surtout, l'analyse des molécules de porphyrine a permis de «déterminer si cette chlorophylle provenait d’algues ou de cyanobactéries, des organismes photosynthétiques apparus avant les algues», car «suivant la provenance de la chlorophylle, le rapport entre les deux isotopes de l’azote (14 et 15) présents dans la composition de la porphyrine diffère».

En fin de compte, cette étude indique «que les molécules de chlorophylle dont étaient issues les porphyrines provenaient principalement de cyanobactéries et non d’algues», ce qui «confirme l’hypothèse faite par de nombreux scientifiques sur ce frein dans l’évolution animale».

Lien externe complémentaire (source Wikipedia)

(*) Porphyrine