Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Plos One, qui établit la genèse et le cheminement dans le temps et les lieux de contes et croyances populaires, révèle que les racines du conte Le petit chaperon rouge se trouvent en Europe, dans le conte Le loup et les sept chevreaux.

Le petit chaperon rouge, qui figure «dans les ouvrages des frères Grimm publiés au XIXe siècle», est basé sur la version «écrite au XVIIe siècle par le français Charles Perrault», qui s'était, lui-même, «inspiré d'un conte plus ancien transmis par la tradition orale en France et en Autriche». De nombreuses variantes se retrouvent «en Afrique et en Asie, comme Le tigre grand-mère au Japon, en Chine et en Corée».

Afin de retrouver le cheminement de ces récits, cette recherche, qui apporte «un nouvel éclairage sur les mouvements de populations dans l'histoire humaine», a porté sur 58 variantes du conte qui ont été soumises «à une analyse phylogénétique, une méthode mathématique utilisée par les biologistes pour la classification des êtres vivants qui permet d'établir le degré de parenté entre les espèces et de comprendre leur évolution».

L'analyse a pris en compte «72 scénarios en fonction de différents protagonistes comme le loup, l'ogre, le tigre ou d'autres créatures et les ruses utilisées pour berner les victimes, ainsi que le sort de ces dernières». Il est alors apparu «que Le loup et les sept chevreaux remonte probablement au Ier siècle de l'ère chrétienne, et qu’il a donné naissance 1.000 ans plus tard à une variante devenue Le petit chaperon rouge (Si «dans Le petit chaperon rouge, le loup mange une petite fille après avoir pris l'apparence de sa grand-mère», le conte «Le loup et les sept chevreaux, populaire en Europe et au Proche-Orient, est l'histoire d'un loup déguisé en 'mère chèvre' pour dévorer ses petits».).

Cette étude contredit ainsi «une théorie répandue selon laquelle la version la plus ancienne du Petit chaperon rouge était née dans la tradition orale chinoise avant de se répandre en Occident par la route de la soie»: en effet, la version chinoise dériverait des traditions orales européennes, car elle serait une nouvelle version hybride, construite en mélangeant 'Le petit chaperon rouge', 'Le loup et les sept chevreaux' et des contes du folklore local.