Une étude, dont les résultats intitulés «Dog domestication and the dual dispersal of people and dogs into the Americas» ont été publiés dans la revue PNAS, révèle, à partir d' analyses génétiques, que les premiers humains qui ont posé le pied en Amérique ont franchi le détroit de Béring accompagnés de leurs chiens.

Concrètement, les analyses génétiques ont été effectuées «sur des restes humains et canins dans plusieurs régions: la Sibérie, la Béringie, la bande de terre ferme entre la Sibérie et l'Alaska qui a servi de porte d'entrée en Amérique pour les humains (aujourd'hui, le détroit de Béring), et l'Amérique du Nord».

Il est ainsi apparu «que les premiers loups, ancêtres des chiens, ont été domestiqués en Sibérie, il y a environ 23.000 ans durant le dernier maximum glaciaire», alors que, pour sa part, une autre étude parue en 2020 «a placé le début de la domestication du loup un peu plus en arrière dans le temps, il y a au minimum 28.500 ans». De la sorte, les preuves combinées provenant des restes d'humains et de chiens «pointent désormais la Sibérie et le nord-est de l'Asie comme la région où sa domestication a commencé».

Comme à cette période «où les conditions climatiques étaient très rudes, les loups gris (Canis lupus) et les Hommes convoitaient les mêmes proies», les deux espèces se seraient «progressivement rapprochés, profitant des butins de chasse des uns et des autres». De ce fait, «la place du loup a pris plus d'importance dans les sociétés humaines, jusqu'à devenir un allié précieux» et ces loups vivant près des humains «ont été progressivement domestiqués jusqu'à devenir une nouvelle sous-espèce, Canis lupus familiaris, le chien».

Au bout du compte, «ils ont suivi leurs maîtres dans leur voyage jusqu'au nord de l'Amérique», en franchissant, il y a 15.000 ans, «le détroit de Béring avec eux», faisant «peut-être partie de leur culture autant que les outils en pierre qu'ils portaient».