• Archéologie: le plus ancien exemple de dessin abstrait, exécuté à l'ocre, sur un fragment de roche siliceuse a été trouvé en Afrique du Sud dans des couches vieilles de 73 000 ans!____¤201809

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «An abstract drawing from the 73,000-year-old levels at Blombos Cave, South Africa» ont été publiés dans la revue Nature, rapporte la découverte du plus ancien exemple de dessin abstrait, exécuté à l'ocre, sur un fragment de roche siliceuse dans des couches archéologiques datées de 73 000 ans avant le présent, dans la grotte de Blombos en Afrique du Sud.

     

    Plus précisément, «ce fragment porte sur une de ses faces un croisillon formé par neuf traits, qui ont été volontairement tracés avec un crayon d'ocre pourvu d'une fine pointe». Il en découle que «ce tracé précède d'au moins 30 000 ans les plus anciens dessins abstraits et figuratifs connus jusqu'à présent et réalisés avec la même technique».

     

    Notons tout d'abord que, pendant longtemps, «les archéologues étaient convaincus que les premiers symboles étaient apparus lorsqu'Homo sapiens colonisa les territoires européens, il y a environ 40 000 ans». Cependant, «de récentes découvertes archéologiques en Afrique, en Europe et en Asie» indiquent «une émergence beaucoup plus précoce de la production et de l'utilisation de symboles, comme par exemple la plus ancienne gravure connue, un zig-zag incisé sur une moule d'eau douce retrouvée à Trinil (Java) dans des couches archéologiques datant de 540 000 ans ou la découverte d'objets de parure dans plusieurs sites archéologiques africains datés entre 120 000 et 70 000 ans avant le présent».

    Dans ce contexte, l'étude ici présentée décrit «le plus ancien exemple connu de dessin abstrait réalisé avec un crayon d'ocre», qui «a été identifié sur la surface d'un petit morceau de roche siliceuse, appelée silcrète, lors de l'analyse d'outils en pierre recueillis lors de la fouille de la grotte de Blombos (Afrique du Sud)».

     

    L'objet en question, qui «porte sur l'une de ses faces un motif composé de neuf fines lignes entrecroisées» provient «d'une couche archéologique datant d'il y a 73 000 ans». La difficulté a été de prouver que les lignes «ont été volontairement tracées par des humains».

     

    Pour y parvenir, les traits ont d'abord été reproduit expérimentalement avec plusieurs techniques: «avec des morceaux d'ocre pourvus d'une pointe ou présentant un tranchant, mais aussi avec des pinceaux marquant la surface avec un mélange d'eau et de poudre d'ocre, technique testée à plusieurs dilutions différentes».

     

    Ensuite, la comparaison de ces productions au dessin original, «grâce à des techniques d'analyse microscopique, chimique et tribologique» a fait apparaître «que les lignes ont été délibérément tracées avec un crayon d'ocre pointu, sur une surface préalablement lissée par frottement, ce qui fait de ce motif le dessin le plus ancien découvert, précédant d'au moins 30 000 ans les plus vieux exemples connus jusqu'alors».

    Comme «la couche archéologique dans laquelle ce fragment de silcrète a été découvert avait déjà livré de nombreux autres objets à vocation symbolique, notamment des morceaux d'ocres gravés de motifs abstraits en forme de croisillons, qui ressemblent beaucoup au nouveau dessin mis au jour», cela indique «que les premiers Homo sapiens de cette région d'Afrique ont utilisé différentes techniques pour produire des signes similaires sur différents supports, un constat qui renforce l'hypothèse d'une utilisation symbolique de ces signes».

     

     


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