Une étude, dont les résultats intitulés «Expression of multiple horizontally acquired genes is a hallmark of both vertebrate and invertebrate genomes» ont été publiés dans la revue Genome Biology, permis de mettre en évidence que les transferts horizontaux de gènes ont contribué de façon non négligeable à l’évolution d'un nombre considérable d'animaux.
Rappelons tout d'abord qu'en génétique «le transfert vertical de gènes décrit la transmission des gènes parentaux à la descendance, alors que le transfert horizontal désigne un mouvement de gènes entre espèces différentes».
Ce transfert horizontal, ou latéral, de gènes, «bien connu dans le monde des unicellulaires chez qui il peut expliquer la rapidité à laquelle une bactérie évolue, par exemple en devenant résistante à des antibiotiques», a été également mis en évidence chez des organismes pluricellulaires, comme des plantes ou de petits animaux.
Cependant, si ce transfert horizontal de gènes peut jouer «un rôle important dans l’évolution de certains animaux, l’idée qu’il ait lieu chez des animaux complexes comme des humains est encore débattue», car «le transfert horizontal de gènes apparaît encore comme très peu fréquent chez les animaux, et notamment les vertébrés».
En vue d'apporter de nouvelles informations à ce sujet, la recherche ici présentée a «examiné en détail les transferts horizontaux de gènes qui auraient eu lieu chez 26 espèces: 12 de drosophiles, 4 de nématodes et 10 de primates, dont l’Homme», en étudiant «les alignements de gènes pour estimer s’ils étaient susceptibles d’être 'étrangers', mais aussi pour dater leur acquisition».
Il est ainsi apparu «que les drosophiles et les nématodes ont continué à acquérir des gènes étrangers lors de leur évolution, tandis que les primates en ont relativement peu gagné depuis leur ancêtre commun».
Certains de ces gènes acquis par transfert horizontal «pouvaient être impliqués dans le métabolisme, d’autres étaient liés aux réponses immunitaires et d’autres intervenaient dans la modification des protéines et les activités anti-oxydantes», les organismes susceptibles de les avoir transféré étant «des bactéries, des protistes, des virus et des champignons».
Chez les humains, «au moins 33 nouveaux exemples de gènes acquis horizontalement» ont été identifiés, la majorité des transferts horizontaux de gènes des primates étant anciens et ayant eu lieu «entre l’ancêtre commun des Cordés et l’ancêtre commun des primates».
En conclusion, cette étude, qui «est la première étude à montrer l’étendue à laquelle le transfert horizontal de gènes a lieu chez les animaux», met en lumière que «loin d’être un événement rare, le transfert horizontal de gènes semble avoir contribué à l’évolution de nombreux animaux, et peut-être tous».