• Océanographie: Thalassiosira pseudonana, une diatomée jusque-là supposée asexuée, a recours en présence de l'ion ammonium à la reproduction sexuée dans des conditions de stress! ____¤201707

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Morphological and transcriptomic evidence for ammonium induction of sexual reproduction in Thalassiosira pseudonana and other centric diatoms» ont été publiés dans la revue PLOS ONE, a permis de montrer que Thalassiosira pseudonana, une espèce de diatomée, jusque-là supposée asexuée, a recours à la reproduction sexuée dans des conditions de stress en présence de l'ion ammonium qui sert d'aphrodisiaque.

     

    Rappelons tout d'abord que les diatomées sont des algues unicellulaires, dont la taille «peut varier de quelques micromètres à plus de 0,5 millimètre», qui «forment l'essentiel du phytoplancton marin», mais qui se retrouvent «dans tous les milieux aquatiques, des eaux douces aux eaux salées en passant par les eaux stagnantes ou les eaux courantes». Leur squelette de silice, transparent et rigide, appelé 'frustule', «présente une forme et une ornementation particulières à chaque espèce».

     

    Comme les diatomées «assurent à elles seules quelque 20 % de l'activité de photosynthèse recensée sur notre planète» et comme elles produisent en capturant du dioxyde de carbone (CO2) «environ un cinquième de l'oxygène (O2) que nous respirons», le potentiel «qu'elles représentent en matière de nanotechnologies et de protection de notre environnement» conduit à «envisager de les exploiter pour lutter contre l'accumulation de CO2 et les changements climatiques qui en résultent».

     

    En ce qui concerne plus particulièrement Thalassiosira pseudonana, le séquençage de son génome avait déjà révélé «la présence de gènes précurseurs de la méiose, un type de division cellulaire destiné à assurer la reproduction sexuée», mais on pensait le plus souvent «que cette espèce de diatomée avait simplement perdu la capacité, ou le besoin, d'y avoir recours».

     

    En fait, des «morphologies totalement différenciées», qui correspondent à des cellules mâles et des cellules femelles, avaient été déjà observées chez ces organismes unicellulaires, mais, jusqu'ici, ces observations avaient été mises en évidence «sur des diatomées soumises à un stress (privation de lumière, changements de salinité ou dans la disponibilité des nutriments, etc.) en phase de croissance», sans que ce phénomène «puisse être reproduit de manière fiable».

     

    Ce n'est plus le cas désormais avec l'étude ici présentée qui désigne, s'il manque «au moins un autre facteur de croissance cellulaire des diatomées (lumièrephosphore ou silice)», «l'ion ammonium comme leur aphrodisiaque ultime (ce composé commun, de formule brute NH4+, est présent dans de nombreux produits nettoyants, désinfectants et produits métaboliques des animaux)» . De ce fait, cette étude devrait «ouvrir la voie à de nouvelles méthodes de culture et d'élevage des diatomées» afin de «sélectionner les traits d'utilité pour en optimiser l'exploitation».

     

     


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