Une étude, dont les résultats intitulés «Excess of genomic defects in a woolly mammoth on Wrangel island» ont été publiés dans la revue PLOS Genetics, révèle que l'effondrement des populations de mammouths laineux a provoqué des mutations génétiques néfastes qui ont conduit à la disparition, il y a 3.700 ans, des derniers de ces animaux encore présents dans l'île Wrangel (Arctique).

Rappelons tout d'abord que les mammouths «étaient les grands herbivores les plus répandus en Amérique du Nord et en Sibérie jusqu'à leur extinction sur les terres continentales il y a environ 10.000 ans» du fait «du réchauffement du climat après le dernier âge glaciaire (-75.000 à - 12.000 ans) et de la chasse des populations humaines».

En vue d'en apprendre plus sur leur évolution génétique, l'étude ici présentée a «comparé le génome d'un mammouth continental datant de 45.000 ans, quand leurs populations étaient abondantes, à celui d'un de ces animaux qui vivait il y a environ 4.300 ans dans un troupeau de 300 têtes dans la petite île Wrangel, juste avant leur extinction».

Cette analyse a mis en évidence que les derniers mammouths avaient «perdu de nombreux récepteurs olfactifs permettant de détecter les odeurs ainsi que des protéines urinaires, ce qui a pu avoir un impact sur leur statut dans le groupe ainsi que sur leur reproduction».

Cette comparaison entre ces deux génomes a permis d'évaluer «ce qui arrive au patrimoine génétique quand la taille de la population d'une espèce se réduit fortement»: en effet, grâce à l'utilisation de modèles mathématiques, il a été établi «que les différences entre les deux génomes de mammouths étaient trop extrêmes pour être expliquées par d'autres facteurs».

En conséquence, cette étude conforte la théorie, «en discussion depuis des décennies», qui stipule qu'une forte diminution de la population d'une espèce conduit à multiplier les mutations génétiques dévastatrices.