• Anthropologie: les premiers fossiles d'Homo sapiens retrouvés en Afrique ne montrent pas, en raison de leur diversité, une progression linéaire vers la morphologie actuelle!____¤201807

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Did Our Species Evolve in Subdivided Populations across Africa, and Why Does It Matter?» ont été publiés dans la revue Trends in Ecology & Evolution, a permis de faire ressortir, à partir de données fossiles, archéologiques et écologiques relatifs aux populations qui vivaient en Afrique au Pleistocène, au début de l'ère quaternaire, que les premiers fossiles d'Homo sapiens ne montrent pas une progression linéaire vers la morphologie actuelle en raison du fait que les Homo sapiens primitifs présentent une diversité de caractères physiques.

     

    Autrement dit, l'homme moderne «est issu de plusieurs populations africaines et non d'une seule, ce qui expliquerait pourquoi certaines caractéristiques sont apparues en différents endroits et à différents moments». Par exemple, alors qu'un «crâne d'Homo sapiens typique possède une face qui occupe une place réduite et un neurocrâne (la partie du crâne qui protège l'encéphale) de forme globulaire», il apparaît à l'examen des crânes fossiles que «des membres anciens de la famille des Homo sapiens présentent des variantes».

     

    Plus précisément, «le crâne trouvé à Djebel Irhoud, au Maroc, a une face typique d'un Homo sapiens moderne mais son neurocrâne n'est pas globulaire»: en effet, «il est plus allongé». Comme «d'autres fossiles primitifs d'Homo sapiens trouvés à Florisbad en Afrique du Sud (260.000 ans), d'Omo Kibish (195.000 ans) et Herto (160.000 ans) en Éthiopie, montrent une diversité morphologique», certains «ont même proposé que des fossiles comme ceux de Djebel Irhoud et de Florisbad représentent une espèce plus primitive: Homo helmei». De même, «le crâne fossile de Herto combine un neurocrâne globulaire et une face large et robuste, au point qu'elle a été décrite comme appartenant à une sous-espèce d'Homo sapiens: H. sapiens idaltu».

     

    De plus, l'étude relève que les outils utilisés par les premiers Homo sapiens «sont significatifs d'une diversité culturelle qui s'exprime différemment au Nord, au Centre et au Sud de l'Afrique». Cela suggère que «l'évolution des Homo sapiens a pu se faire de manière indépendante dans différentes régions, dans des populations en partie isolées pendant des millénaires à cause de la distance ou de barrières écologiques comme des forêts tropicales, des rivières ou des déserts arides».

     

    Comme «ces facteurs environnementaux pouvaient varier au fil du temps, par exemple avec l'expansion ou la contraction des forêts», il en résulte que «les connexions entre les populations ont pu évoluer». Ainsi, à cause de ces fluctuations de l'environnement il est possible que «des populations qui se sont mélangées pendant un court moment se sont à nouveau isolées» et lorsque ces groupes étaient séparés, ils «ont pu évoluer indépendamment».

     

    Au bout du compte, cette étude laisse penser que nos origines africaines sont «probablement complexes et pas cantonnées à une région précise» et elle «nous amène à rejeter des modèles qui proposent une simple évolution linéaire de l'Homme».

     

     


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