• Médecine: la réponse immunitaire plus performante des femmes face à certaines infections virales, notamment face aux virus à ARN comme le SARS-CoV-2, est en partie expliquée!____¤202207

     

    Une étude, dont les résultats intitulés « Monocytes are the main source of STING-mediated IFN-a production » ont été publiés dans la revue eBioMedicine, a permis de montrer, en se focalisant sur l’origine cellulaire de la production par les cellules immunitaires, plus importante chez les femmes que chez les hommes, d’une molécule inflammatoire, l’interféron de type α (IFN-α), qu'il y avait un maintien de cet avantage immunitaire avec l’avancée en âge et qu'il y avait « deux types précis de cellules immunitaires impliquées : les cellules dendritiques plasmacytoïdes et les monocytes ». Ces observations pourraient « expliquer la réponse immunitaire plus performante des femmes face à certaines infections virales, et notamment face aux virus à ARN comme le SARS-CoV-2 responsable de la Covid-19 ».

     

    Relevons tout d'abord que, « la performance de la réponse immunitaire face à une infection virale diffère selon le sexe biologique », puisque « face à des virus comme la grippe, le VIH ou encore le SARS-CoV-2 responsable de la Covid-19, les femmes développent souvent une immunité plus performante que celle des hommes ». De récentes recherches impliquent dans ces différences des hormones (œstrogènes) et chromosomes sexuels.

     

    Concrètement,« une grande partie des gènes de l’immunité se situe sur le chromosome sexuel X, présent en deux exemplaires chez les femmes, contre un seul chez les hommes ». Cependant, alors que l'expression des gènes présents sur le second chromosome X est majoritairement réprimée, « entre 15 et 23 % de ces gènes restent actifs », en particulier, c'est le cas du gène codant pour le récepteur cellulaire dit 'de type Toll-7' qui, de ce fait, est plus fortement exprimé chez les femmes que chez les hommes.

     

    Ce récepteur, « présent dans les cellules immunitaires appelées 'cellules dendritiques plasmacytoïdes' », leur permet « de reconnaître l’ARN des virus et d’enclencher une réaction immunitaire via la sécrétion de molécules anti-virales et immunorégulatrices : les interférons de type I ». Soulignons que ces cellules dendritiques plasmacytoïdes, qui « sont des cellules du système immunitaire inné circulant dans le sang, et présentes au niveau des tissus barrières comme les poumons », assurent « les premières lignes de défense contre les infections virales en produisant des interférons de type I ».

     

    Comme la réponse immunitaire liée au récepteur Toll-7 est une ligne de défense primordiale contre les virus à ARN, comme le SARS-CoV-2 », la production rapide d’interféron de type I dans les voies respiratoires lors de l’infection « protège contre les formes sévères de Covid-19 ». Mais, alors que, jusqu 'ici, la capacité des cellules dendritiques plasmacytoïdes des femmes à produire de plus grandes quantités d’interférons de type I était « considérée comme une des raisons pour lesquelles elles présentent une meilleure résistance à la Covid-19 que les hommes », on ne savait pas si cet 'avantage immunitaire' persistait chez les femmes très âgées.

     

    Dans ce contexte, l'étude ici présentée, relayée par l' INSERM, a analysé « l’effet du sexe et de l’âge sur la production de l’interféron alpha (IFN-α), une sous-catégorie d’interférons de type I, et a cherché à identifier les cellules responsables de cette production ». Plus précisément, « dans une cohorte de 310 femmes et hommes de 19 à 97 ans en bonne santé apparente », a été mesurée « la production d’IFN-α après stimulation par des substances capables d’activer divers récepteurs de l’immunité innée, comme les récepteurs Toll-7 et STING, exprimés par différentes cellules immunitaires dans le sang ». Il est ainsi apparu « que seules les cellules dendritiques plasmacytoïdes produisaient de l’IFN-α après stimulation spécifique du récepteur Toll-7 ».

     

    En fait, « sur 7 types de molécules inflammatoires étudiées, l’IFN-α était la seule à montrer une différence de production liée au sexe : lors de la stimulation du récepteur Toll-7, sa production demeurait significativement plus importante chez les femmes » et « alors même que le nombre de cellules dendritiques plasmacytoïdes diminue avec l’âge et de façon beaucoup plus marquée chez les femmes, la sécrétion d’IFN-α demeurait très largement supérieure chez les participantes et ce, même chez les plus âgées d’entre elles (plus de 80 ans) ».

     

    Il a été observé, à contrario, que la production d’IFN-α liée à la stimulation du récepteur STING qui « n’apparaissait corrélée ni au sexe, ni à l’âge, ni au nombre de cellules dendritiques plasmacytoïdes », étaient « corrélée à l’abondance d’autres cellules immunitaires : les monocytes, dont le nombre dans le sang augmente passé 60 ans, en particulier chez les hommes ». Ainsi, on observe pour la première fois « que les monocytes sont la source prééminente de production d’IFN-α dans le sang, via l’activation du récepteur STING, suspecté d’être à l’origine de la production délétère car tardive d’interférons de type I dans l’infection Covid-19 ».

     

    Au bout du compte, ces travaux, qui « suggèrent que la production d’IFN-α, via la stimulation du récepteur Toll-7, contribuerait y compris chez les femmes âgées à renforcer la résistance contre le SARS-Cov-2 et d’autres infections virales », ouvrent la voie « à de nouvelles pistes dans la recherche des gènes de l’immunité présents sur le chromosome X et susceptibles d’être surexprimés chez les femmes ».

     

     


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