• Anthropologie: un crâne minuscule, découvert au Chili il y a plus de 20 ans, apporte de nouvelles informations sur l'évolution du cerveau des primates anthropoïdes! ____¤201908

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Cranial endocast of a stem platyrrhine primate and ancestral brain conditions in anthropoids» ont été publiés dans la revue Science Advances, rapporte qu'un crâne minuscule mais bien conservé, qui a été découvert au Chili il y a plus de 20 ans, permet d'obtenir de nouvelles informations sur l'évolution du cerveau des primates anthropoïdes au fil du temps.

     

    Rappelons tout d'abord que «Homo sapiens appartient à la grande famille des primates simiens qui regroupe à la fois des espèces actuelles et fossiles d'humains et de singes, ainsi que leurs proches cousins». Les simiens comprennent deux grands groupes, qui «se sont séparés il y a environ 36 millions d'années»: d'une part, les platyrhiniens ou singes du Nouveau Monde, et, d'autre part, les catarhiniens ou singes de l'Ancien Monde.

     

    Dans ce contexte, l'étude ici présentée «s'est intéressée à un crâne de platyrhinien parmi les plus anciens et les plus complets d'Amérique du sud». Ce crâne, «daté de 20 millions d'années», a été trouvé «dans les années 1990, dans les Andes, au Chili et décrit une première fois dans une publication de 1995».

     

    Ce crâne, qui appartient à une espèce anthropoïde, dénommée Chilecebus carrascoensis, «dont il est le seul spécimen connu», a «subi un scanner de haute résolution par tomodensitométrie, ce qui a permis de réaliser une modélisation 3D de l'intérieur».

     

    Relevons ici que «de manière générale, les primates ont un 'quotient d'encéphalisation' élevé, c'est-à-dire un volume de l'encéphale important par rapport à la taille du corps» et il est «particulièrement élevé dans l'espèce humaine». Le cerveau de Chilecebus, lui, «était vraiment petit et devait peser à peine huit grammes» (le poids d'une framboise).

     

    Par ailleurs, Chilecebus «a un 'quotient d'encéphalisation phylogénétique' de 0,79, ce qui est faible, car ce quotient est plutôt compris entre 0,89 et 3,36 chez les singes vivants» (chez l'Homme, il atteint 13,46). En fait, «le volume du cerveau a augmenté à différentes reprises dans l'histoire des primates anthropoïdes», mais il a pu parfois «diminuer à certains moments».

     

    Cette étude a surtout découvert que «le petit cerveau de Chilecebus présente une anatomie surprenante»: alors que «chez les primates actuels, les tailles des centres visuels et olfactifs sont inversement corrélées», ce qui «signifie que les primates qui ont une bonne vision sont moins doués pour l'odorat», chez Chilecebus, «les centres visuels et olfactifs étaient tous deux de taille réduite, laissant supposer que son odorat n'était pas très développé, et que cela n'était pas compensé par une bonne vision».

     

    Il en résulte que «contrairement à ce que l'on a pu supposer, l'évolution des centres visuels des primates n'est pas forcément liée à celle des centres olfactifs, et inversement». En outre, cette étude a mis en évidence «que ce petit cerveau possédait au moins sept paires de sillons», ce qui «suggère une organisation cérébrale relativement complexe pour un primate aussi ancien». Enfin, l'examen de «l'ouverture par laquelle passe le nerf optique», conduit à conclure «que l'animal était plutôt diurne».

     

    Au bout du compte, cette étude suggère «que le cerveau de certains groupes anciens de primates était peut-être plus complexe que ce que l'on pensait».

     

     


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