• Archéologie: à Pié Lombard, de nombreuses preuves archéologiques attestent que les lapins n'étaient pas des proies occasionnelles pour l'Homme de Néandertal!____¤201910

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «The exploitation of rabbits for food and pelts by last interglacial Neandertals» ont été publiés dans la revue Quaternary Science Reviews, rapporte que de nombreuses preuves archéologiques, à Pié Lombard attestent que les lapins n'étaient pas des proies occasionnelles pour l'Homme de Néandertal, mais que ce petit gibier était pleinement intégré au système socio-économique de ces groupes humains, impliquant l'utilisation récurrente de techniques sophistiquées.

     

    Alors que l'acquisition du petit gibier «par les Néandertaliens dans le sud de l'Europe, et en particulier du lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus), ne souffre plus d'ambiguïté, étant donné le nombre croissant de preuves archéologiques attestant de leur capture dès le début du Paléolithique moyen (il y a 350.000 ans), les préhistoriens cherchent «désormais à savoir si le lapin était une proie occasionnelle ou s'il constituait une plus grande part dans le régime alimentaire et le système socio-économique de ces groupes humains».

     

    Dans ce contexte, l'étude ici présentée, «au travers une analyse détaillée des restes de lapins provenant du gisement archéologique de Pié Lombard», situé «près de Tourrettes-sur-Loup, dans les Alpes-Maritimes», apporte de précieux éléments de réponse. Concrètement, «le site archéologique de Pié lombard est un abri sous-roche occupé par des groupes Néandertaliens, il y a plus de 70.000 ans» et les fouilles «ont permis la mise au jour de plus de 16.000 restes osseux de lapins de garenne, représentant au moins 225 individus».

     

    Cette découverte, qui constitue «l'une des plus importantes accumulations de lapin connues à ce jour pour cette période» révèle «une exploitation récurrente et optimisée des carcasses de lapins par les Néandertaliens directement sur le site». En particulier, «la présence d'ossements brûlés et leur fracturation intensive indiquent que la viande était consommée rôtie mais aussi que la moelle était recherchée».

     

    En outre, cet exceptionnel assemblage permet «de formuler l'hypothèse inédite d'un traitement intense des fourrures de lapins par les Néandertaliens». Plus précisément, il apparaît que «la représentation des différentes parties anatomiques des squelettes ou encore la présence de stries de découpe diagnostiques localisées aux extrémités des pattes, plaident pour l'exploitation des peaux, qui semblent avoir été emportées ultérieurement par leurs artisans».

     

    En fin de compte, la fréquence élevée des restes de lapins à Pié Lombard, qui «est unique pour le Paléolithique moyen», implique «l'utilisation de techniques d'acquisition sophistiquées, auparavant connues uniquement dans des sites occupés par les Hommes anatomiquement modernes».

     

    Cette étude apporte «ainsi un éclairage nouveau sur les pratiques de subsistance des Néandertaliens du sud de la France au début du Pléistocène supérieur (stade 5 de la chronologie marine isotopique)». Elle avance, en particulier, «que l'exploitation de ce petit gibier semble avoir été influencée avant tout par les conditions environnementales et les facteurs sociaux plutôt que par les différences biologiques et culturelles entre les Néandertaliens et les Hommes modernes».

     

     


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