• Archéologie: l'analyse de crânes, vieux de 8000 ans, mis au jour en Suède, suggère des pratiques de 'tortures rituelles' inédites en Europe pour des périodes aussi anciennes!____¤201802

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Keep your head high: skulls on stakes and cranial trauma in Mesolithic Sweden» ont été publiés dans la revue Antiquity, décrit l'analyse de crânes, vieux de 8000 ans, mis au jour entre 2009 et 2013 sur le site de Kanaljorden dans la région de la rivière Motala Ström, au centre-est Suède, au sud du 60° parallèle, à l'emplacement d'un lac aujourd'hui disparu.

     

    Ces crânes d'une dizaine de personnes (dont neuf adultes) portant des traces de brutalités, «ainsi que le squelette d'un nourrisson», avaient «été extraits d'une imposante structure artificielle de douze mètres sur quatorze, anciennement situées sous les eaux».

     

    Un de ces crânes «contenait encore du tissu cérébral» et «tous semblaient avoir subi des traitements cruels», puisque «la plupart des crânes portaient des traces de plaies cicatrisées aux mêmes emplacements», ce qui «semble désigner des blessures répétées». De plus, «lors de leur extraction, deux des crânes étaient toujours fichés au sommet de piquets».

     

    Les individus en question «à l'instar de l'ensemble des populations de la Scandinavie à l'époque mésolithique (-9000/-5000)», faisaient probablement partie «de groupes nomades de chasseurs-cueilleurs». Il est difficile d'expliquer, pourquoi ils ont subi pareilles tortures, «ce cas étant inédit en Europe pour des périodes aussi anciennes».

     

    Néanmoins, l'étude «de la trentaine de restes crâniens recueillis» a permis d'établir «des différences de traitement entre les femmes et les hommes»: plus précisément, «sur les deux crânes de femmes identifiés, les marques de violence réalisées à l'aide d'objets contondants étaient plutôt situées à l'arrière du crâne et sur le côté droit, alors que pour les hommes, les lésions étaient localisées sur le dessus du crâne ou encore sur le haut de la face» et «trois crânes masculins semblent avoir également subi des sévices après la mort».

     

    L'hypothèse avancée est qu'il s'agirait de «pratiques rituelles»: elle est étayée par le fait qu'il y a une concentration de cas en un même lieu et par les «découvertes de 400 pieux, sur lesquels étaient peut-être fichés d'autres crânes» et «d'une clôture autour du monument» (En fait, «ce type de violences avec traumatismes crâniens répétés, a déjà été signalé dans d'autres parties de l'Europe du Nord, pour des crânes utilisés en tant que trophées, mais à des époques beaucoup plus récentes»).

     

    Selon cette étude «peu après la mort, ou plus tard, ces crânes ont été apportés à ce petit lac et déposés dans l'eau, sur cette structure de bois et de pierre». En outre, «à côté des dépôts humains divers os d'animaux, dont des mâchoires et membres d'ours bruns, de cervidés et de blaireaux placés là intentionnellement» ont été exhumés. Soulignons pour finir que l'ensemble de tous ces vestiges a été protégé «d'une disparition définitive» parce que au fil des millénaires, l'ancien lac s'est transformé en tourbière.

     

     


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