• Archéologie: la sélection de serres de grands rapaces diurnes par l'Homme de Néandertal apparaît comme une pratique culturelle! ____¤201501

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Presumed Symbolic Use of Diurnal Raptors by Neanderthals» ont été publiés dans la revue PLOS ONE, a permis de mettre en lumière que sur des serres de grands rapaces diurnes datant du Paléolithique moyen (il y a environ 300.000 à 40.000 ans) figurent des traces de désarticulation laissées par les couteaux de pierre utilisés à l'époque par l'Homme de Néandertal.

     

    Ce type de pratique culturelle vient complétée l'observation «de stries de découpes observées sur les os des ailes du faucon Kobez (Falco vespertinus), du gypaète barbu (Gypaetus barbatus) et du vautour moine (Aegypius monachus)» trouvées sur le site de Fumane en Italie qui avait fait l'objet d'un article publié en 2011 dans la revue PNAS.

     

    Ces marques avaient, en effet été interprétées comme les traces «du prélèvement des rémiges des rapaces, lesquelles pourraient avoir été investies d’une fonction symbolique».

     

    Pour revenir à l'étude ici présentée, indiquons que bien que la kératine qui couvre les serres s'est enlevée avec le temps de sorte que «seule la partie osseuse des dernières phalanges acérées est aujourd'hui conservée», l'analyse «des surfaces osseuses et le recours à des référentiels expérimentaux révèlent parfois des traces susceptibles de nous renseigner sur les gestes pratiqués».

     

    Ainsi, la plus ancienne de ces serres, «trouvée sur le site de Combe-Grenal, en Dordogne», qui «appartient à un aigle royal (Aquila chrysaetos) et provient d'une couche archéologique datée d'environ 90.000 ans», porte une strie de désarticulation, indiquant «qu'elle a été séparée du reste de la carcasse».

     

    Des découvertes comparables dans d'autres gisements en France et en Italie ont été datées entre 60.000 et 45.000 ans environ : ainsi «les grottes Mandrin dans la Drôme, celles de Rio Secco et Fumane, localisées dans les Préalpes italiennes, ont chacune donné un seul reste d'aigle royal» et à chaque fois, «il s'agissait de griffes incisées».

     

    Par ailleurs, «dans la grotte des Fieux située sur le Causse de Gramat dans le Lot, deux griffes de pygargue à queue blanche (Haliaeetus albicilla) montrent également des traces de désarticulation». De plus, ce gisement compte «plusieurs phalanges de pied rapportées au Vautour moine dont une pénultième portant des stries vraisemblablement produites lors de la séparation de la griffe du reste de la carcasse».

     

    En l'état des connaissances, les deux modes d'acquisition de ces éléments anatomiques, directement par la chasse d'un rapace ou par ramassage sur un cadavre ou un squelette, «restent possibles et non exclusives».

     

    En tout cas, comme «la sélection de serres de grands rapaces diurnes par l'Homme de Néandertal ne fait aucun doute» au Paléolithique moyen, on peut affirmer qu'il s'agit «d'une pratique qui dépasse l'acte individuel pour se placer à l'échelle du groupe».

     

     


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