• Archéologie: une analyse des outils d'obsidienne prouve que les populations de l’Île de Pâques ont lutté avec un succès relatif contre les obstacles environnementaux!____¤201501

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Variation in Rapa Nui (Easter Island) land use indicates production and population peaks prior to European contact» ont été publiés dans la revue PNAS, a permis d'élaborer un scénario de mouvements de la population de l’Île de Pâques, beaucoup plus nuancé et complexe que celui diffusé jusqu’alors.

     

    En effet, «pour nombre de spécialistes, cette société océanienne préhistorique arrivée dans l’île vers 800 ou 1200 de notre ère (selon les thèses), se serait 'effondrée'», c’est-à-dire brutalement écroulée à la fin du 17e siècle du fait d'une «croissance démographique incontrôlée», d'un environnement «devenu trop fragile en raison de la mauvaise gestion des terres», de «la présence du rat polynésien», des conflits, de «l’obsession de la construction de moaï» ou de «la combinaison de tous ces facteurs à la fois».

     

    L'étude ici présentée s'est appuyée sur l'analyse de «400 outils d’obsidienne recueillis sur des sites dispersés dans six régions de l’île» pour élaborer son scénario, car l’obsidienne permet «d’établir une chronologie précise» en mesurant «la quantité d’eau absorbée par les couches superficielles de ce verre d’origine volcanique».

     

    Ainsi, grâce à cette «méthode de datation développée en 1960», il a pu être déterminé «combien de temps la surface de ces outils taillés avaient été exposée à l’air, et donc à quel moment ils avaient été façonnés et utilisés par les insulaires».

     

    Il est alors apparu que «les dates d’abandon des sites varient considérablement»: en effet, «si une baisse de la productivité apparaît dans certains sites montagneux ou littoraux entre 1250 et 1650» (donc avant l’arrivée des Européens un dimanche de Pâques d’avril 1722) ,  elle «augmente ou diminue dans les mêmes proportions dans plusieurs autres régions après ce contact».

     

    Il en découle «que les difficultés causées par la raréfaction des précipitations et la pauvreté des sols n’étaient pas caractéristiques de l'ensemble de l'île et donc que la population n’a pas connu de stress économique dans toutes les régions».

     

    De ce fait, on peut en conclure qu'au lieu d'avoir 'dégradé' leur environnement, «les populations de l’Île de Pâques ont plutôt lutté avec succès contre les obstacles environnementaux naturels», ce qui contredit la thèse en vigueur jusqu'alors.

     

     


    Tags Tags : , , , , , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :