• Archéologie: une nouvelle estimation de la date de l'éruption de Santorin, plus compatible avec celle obtenue à partir des preuves archéologiques, a été fournie!____¤201808

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Annual radiocarbon record indicates 16th century BCE date for the Thera eruption» ont été publiés dans la revue Science Advances, a permis de fournir une nouvelle estimation de la date de l'éruption de Santorin plus compatible avec celle obtenue à partir des preuves archéologiques.

     

    Rappelons tout d'abord que, «depuis des décennies», la tendance est d'identifier «le mythique monde de l'Atlantide, dont parle le philosophe grec Platon dans deux de ses ouvrages», à «la brillante civilisation minoenne, présente sur les îles de Crète et de Santorin, au sud de la Grèce, de 2700 à 1200 av. J.-C. environ». En effet, comme elle «a décliné vers 1500 av. J.-C.», il «est tentant d'attribuer l'amorce de ce déclin à une éruption volcanique colossale» dans les Cyclades qui «nous a laissé l'archipel de Santorin et sa caldera».

     

    Cette éruption a causé un énorme raz-de-marée (tsunamis) «dont les traces sont retrouvées en Crète et dans les îles environnantes» en particulier. Cependant, le problème était que, jusqu'ici, «les dates estimées avec la méthode du carbone 14 combinée à la dendrochronologie n'étaient pas très compatibles avec les dates estimées par les archéologues». Alors que ce hiatus pouvait remettre en question «le lien de causalité entre l'éruption de Santorin et le début de la chute de la civilisation minoenne», l'étude ici présentée fournit une estimation plus satisfaisante.

     

    Soulignons ici que «la méthode de datation au radiocarbone a des limites, notamment parce que la concentration de l'isotope 14 du carbone dans l'atmosphère varie légèrement selon l'activité du Soleil: en effet, comme ses noyaux «sont produits par le flux de protons solaires frappant la haute atmosphère», la quantité initiale de carbone 14, «fixée à la mort d'un organisme vivant», n'est pas toujours identique de sorte que «nous avons des sabliers dont la quantité de sable du compartiment supérieur varie un peu de l'un à l'autre».

     

    En vue de rendre «plus fiables ces horloges au carbone 14», on mesure «les quantités de radiocarbone dans les cernes des arbres, qui témoignent de leur croissance à un rythme annuel», mais, là aussi, «des limites ont été trouvées, rendant imprécises les estimations de la datation de l'éruption de Santorin à partir des fragments de troncs d'arbres retrouvés dans les cendres du volcan».

     

    Pour sa part, cette étude a employé «une nouvelle méthode pour réduire les imprécisions» basée sur l'analyse, d'une part, des cernes de croissance «des pins de Bristlecone (Pinus longaeva), des arbres d'Amérique du Nord» dont «la longévité est de l'ordre de 5.000 ans», et, d'autre part, «des cernes de vieux chênes irlandais, donc à des milliers de kilomètres de Santorin»: plus précisement, «deux cents échantillons de pins de Bristlecone trouvés en Californie et 85 échantillons de chênes au Nevada» ont été examinés.

     

    Le principe de l'opération «était de mettre en évidence un refroidissement important et transitoire du climat planétaire, qui a dû se produire puisque cette éruption fut dix fois plus puissante que celle du Pinatubo en 1991, laquelle avait sensiblement abaissé les températures à l'échelle du Globe».

     

    Comme «les pins et les chênes étudiés montrent effectivement les signes d'un tel refroidissement, sous la forme de cernes plus étroits», au bout du compte, la nouvelle estimation de la date de l'éruption de Santorin correspond à une période située entre 1600 et 1525 av. J.-C, «une période qui chevauche celle de 1570-1500 av. J.-C estimée à partir des preuves archéologiques».

     

     


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