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Astrophysique: au sein de l'amas ouvert d'étoiles Messier 67, ont été découverts bien plus de planètes de type Jupiter chaud qu'attendu!____¤201606
Une étude, dont les résultats intitulés «Search for giant planets in M67 III: excess of hot Jupiters in dense open clusters» ont été publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics et sont disponibles en pdf sur arxiv.org, a permis de découvrir, au sein de l'amas ouvert d'étoiles Messier 67, bien plus de planètes de type Jupiter chaud qu'attendu.
Rappelons tout d'abord qu'un Jupiter chaud est une exoplanète géante, «dont la masse est supérieure au tiers de celle de Jupiter» et dont la période orbitale, inférieure à dix jours, témoigne qu'elle orbite à proximité de son étoile hôte. Notons également que l'amas Messier 67 «a le même âge que le Soleil» et que «notre Système Solaire est probablement issu d'un environnement de densité semblable». Ainsi, l'étude ici présentée s'est servi de cet amas ouvert d'étoiles «comme un laboratoire afin de sonder les propriétés des exoplanètes et de tester la validité des théories de formation planétaire».
Dans ce cadre, «divers télescopes et instruments, parmi lesquels le spectrographe HARPS à l'Observatoire de La Silla de l'ESO au Chili» ont été utilisés pour effectuer, durant plusieurs années, des mesures très précises concernant 88 étoiles de Messier 67 afin de détecter «les signatures de planètes géantes dotées de courtes périodes orbitales, et notamment l'oscillation stellaire générée par la présence d'un objet massif situé à proximité».
Il est ainsi apparu «que les Jupiters chauds sont plus nombreux à orbiter autour d'étoiles de l'amas Messier 67 qu'autour d'étoiles situées hors amas»: plus précisément, «5% des étoiles de Messier 67 sont entourées de Jupiters chauds», alors que «ce taux est de 1% pour les étoiles hors amas».
Comme «les conditions régnant à si grande proximité de leur étoile hôte» ne favorisent pas «la formation de planètes de type Jupiter», l'hypothèse est qu'elles se sont formées «à plus grande distance, comme ce fut probablement le cas de Jupiter», puis qu'elles ont migré en direction de leur étoile hôte de sorte qu'elles sont devenues chaudes après avoir été froides dans le passé.
Pour expliquer cette migration, «plusieurs scénari sont envisageables». Pour sa part, l'étude attribue «préférentiellement cette migration aux interactions gravitationnelles avec des étoiles voisines, voire avec des planètes de systèmes solaires voisins»: en effet, «dans un amas tel que Messier 67, constitué d'étoiles situées à plus grande proximité qu'à l'accoutumé, de telles rencontres seraient bien plus fréquentes, ce qui expliquerait la densité particulièrement élevée de Jupiters chauds».
Tags : Astrophysique, astronomie, 2016, Astronomy & Astrophysics, étoiles, amas ouverts, Messier 67, exoplanètes, Jupiters chauds, Jupiter, HARPS, Messier
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