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Astrophysique: la kilonova associée au sursaut gamma GRB 200522A découle d'une collision d'étoiles à neutrons qui a probablement donné naissance à un magnétar!____¤202011
Une étude, dont les résultats intitulés «The Broad-band Counterpart of the Short GRB 200522A at z=0.5536: A Luminous Kilonova or a Collimated Outflow with a Reverse Shock?» devraient être présentés dans la revue The Astrophysical Journal et sont actuellement disponibles en pdf, laisse penser, à partir des observation de Hubble, que la kilonova atypique associée au sursaut gamma GRB 200522A découle d'une collision d'étoiles à neutrons qui a probablement donné naissance à un magnétar.
Relevons tout d'abord qu'une trentaine de magnétars sont actuellement connus dans la Voie lactée. Ces magnétars sont des étoiles à neutrons possédant les champs magnétiques «les plus élevés de l'Univers observable»: parfois, ils sont «jusqu'à 1.000 fois plus intenses que ceux des étoiles à neutrons classiques qui sont déjà formidables». Ces champs magnétiques sont, en fait, de l'ordre de 1015 Gauss (G) alors que sur Terre l'intensité du champ magnétique «varie entre 0,25 et 0,65 Gauss» et que «celle du champ magnétique d'un aimant sur un réfrigérateur est d'environ 50 Gauss».
Dans ce contexte, l'étude en question ici suggère que la kilonova, d'abord observée sous la forme du sursaut gamma GRB 200522A découvert le 22 mai 2020, qui s'est produit «à 5,4 milliards d'années-lumière de la Voie lactée», est à l'origine d'un magnétar. Elle s'appuie sur les observations du télescope Hubble qui ont fait apparaître que «la partie du spectre dans le proche infrarouge de ce cataclysme cosmique était 10 fois plus lumineuse que prévu pour une kilonova standard».
Selon l'étude, «cela s'explique très bien si l'on est en présence d'intenses champs magnétiques injectant de l'énergie dans les débris de la collision des deux étoiles à neutrons, qui se mettent alors à luire dans le domaine infrarouge beaucoup plus qu'en l'absence de ces champs magnétiques».
Comme «le prix Nobel de physique russe Vitaly Ginsburg avait montré, en 1964, qu'une étoile s'effondrant gravitationnellement ne peut pas donner un trou noir possédant un champ magnétique, alors que l'on sait que toutes les étoiles en sont dotées», la conclusion est «que la kilonova a laissé un résidu tout à la fois dense et doué d'un fort champ magnétique», donc un magnétar.
Tags : Astrophysique, 2020, The Astrophysical Journal, kilonovae, étoiles à neutrons, magnétars, GRB 200522A, Hubble, sursauts gamma, débris, aimants
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