Une étude, dont les résultats intitulés «Corona structures driven by plume–lithosphere interactions and evidence for ongoing plume activity on Venus» sont publiés dans la revue Nature Geoscience, a permis, en modélisant la formation de zones volcaniques sur Vénus, appelées des coronae, de suggérer que les images radar des formes de 37 de ces structures impliquent qu'elles ont été le lieu d'éruptions récentes.

Relevons tout d'abord que le faible taux de cratérisation de Vénus avait déjà permis de déduire que sa surface était très jeune, «avec un âge inférieur à 1 milliard d'années». En fait cette surface «semble avoir été formée par un volcanisme colossal dont les manifestations sur Terre sont des volcans boucliers, mais aussi d'autres structures nommées coronae (le mot est emprunté au latin corona pour 'couronne' au singulier», dont l'existence sur Vénus est connue «depuis le début des années 1980».

Plus précisément, «ces formations circulaires à ovoïdes de plusieurs centaines de kilomètres de diamètre, marquées extérieurement par de nombreuses failles» ont été «identifiées en 1983 par les sondes soviétiques Venera 15 et Venera 16». On suppose «que les coronae de Vénus résultent de la remontée de panaches mantelliques dans le manteau de la planète, analogues à ceux sur Terre à l'origine des points chauds formant les îles Hawaïennes ou l'Islande».

Dans ce contexte, alors qu'on pensait jusqu'à présent que ces coronae étaient relativement anciennes, l'étude ici présentée «suggère qu'il en est tout autrement pour au moins 37 coronae». La prudence est cependant de mise, car il ne s'agit pas «d'observations directes d'éruptions volcaniques actuelles», mais des conséquences d'une modélisation précise «du comportement thermomécanique supposé du manteau et de la croûte de Vénus alors qu'un panache de magma remonte des profondeurs, perce la surface en donnant des laves qui s'écoulent sous la pression d'environ 90 bars de l'atmosphère vénusienne».

Ce n'est pas la première fois que ce type de simulations numériques est réalisé mais, cette fois-ci, les résultats obtenus «permettent d'associer une temporalité aux caractéristiques des coronae». Ainsi, au bout du compte, 37 de ces coronae «seraient si récentes que les volcans associés seraient encore actifs et donc peut-être en éruptions en ce moment, ce qui impliquerait que l'intérieur de Vénus est bien encore chaude et convective».