Une étude, dont les résultats intitulés «Rings and filaments. The remarkable detached CO shell of U Antliae» sont publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics et disponibles en pdf, a permis d'obtenir, au moyen du réseau ALMA, l'image d’une fine enveloppe sphérique de matière entourant une étoile exotique rouge baptisée U Antliae, située dans la peu lumineuse constellation méridionale d’Antlia (Machine pneumatique).

Cette étoile d’un rouge prononcé, «dont la luminosité varie légèrement d’une semaine à l’autre», est «une étoile carbonée, évoluée, froide et lumineuse située dans la branche asymptotique des géantes». La fine enveloppe qui a été visualisée s'explique par le fait qu'il y a environ 2700 ans, «U Antliae a traversé une brève période de rapide perte de masse». Au cours de «cette phase dont la durée n’excéda pas les quelques centaines d’années, la matière qui compose l’enveloppe observée par ALMA fut éjectée à grande vitesse».

L’analyse détaillée de cette enveloppe a notamment «révélé la présence de nuages de gaz ténus formant des sous-structures filamentaires». De plus, comme ALMA a «produit un ensemble de données tridimensionnelles, ou cube de données, dont chaque tranche se réfère à une observation effectuée à une longueur d’onde légèrement différente», les diverses tranches du cube de données renseignent, «en raison de l’Effet Doppler», sur le mouvement «qu’effectue le gaz à différentes vitesses, en direction ou à l’opposé de l’observateur».

L’affichage des différentes vitesses permet alors de découper cette enveloppe, qui se distingue «par sa parfaite symétrie sphérique ainsi que par son extrême finesse», en tranches virtuelles, «tout comme la tomographie par ordinateur permet de découper en tranches le corps humain».

La détermination de «la composition chimique des enveloppes et des atmosphères de ces étoiles», constitue un préalable «à une meilleure connaissance des processus d’évolution des étoiles au sein de l’Univers jeune et des galaxies». Notons pour finir que les enveloppes semblables à celle qui entoure U Antliae, qui permettent «de recycler la matière et contribuent à hauteur de 70% à la poussière interstellaire», présentent «une grande diversité de composants chimiques à base de carbone et d’autres éléments».