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Astrophysique: une nouvelle explication aux écoulements équatoriaux actifs saisonnièrement sur Mars écarte l'hypothèse de la présence d'eau liquide aujourd’hui sur cette planète! ____¤201703
Une étude, dont les résultats intitulés «Formation of recurring slope lineae on Mars by rarefied gas-triggered granular flows» sont publiés dans la revue Nature Geoscience, a permis, grâce à des simulations numériques d'un processus exotique qui ne se produit qu'à très basse pression (comme sur Mars), d'apporter une explication aux écoulements équatoriaux actifs saisonnièrement appelés Recurring Slope Lineae (RSL) découverts en 2011 sur Mars, qui étaient jusqu'ici expliqués par la présence d'eau liquide.
Rappelons tout d'abord qu'en septembre 2015, sur la base de plusieurs publications, la NASA a évoqué «la découverte d'eau liquide sous forme de saumure (eau salée) sur Mars, présente dans des écoulements sombres, appelés Recurring Slope Lineae». De ce fait, alors qu'auparavant, «on pensait que Mars avait été favorable à la vie uniquement dans un lointain passé (quelques milliards d'années)», l'explication par la présence d'eau liquide de l'observation des RSL «a considérablement changé la vision de l'habitabilité de Mars».
Cette explication reposait principalement «sur le fait que les RSL soient actifs aujourd'hui dans les endroits les plus chauds de Mars, c’est à dire les conditions les plus proches du point triple de l’eau». Les signatures spectroscopiques reportées n'étaient, elles, «que de preuves indirectes (détection des sels mais pas d’eau liquide)». D'ailleurs, des études récentes ont démontré «que ni les sources d’eau internes, ni les sources d’eau atmosphériques n’étaient réalistes». Comme d'autre part, «il n’y a aucune signature d’eau dans les mesures thermiques», finalement l'origine de ces écoulements restait jusqu'ici mystérieuse.
Dans ce contexte, l'étude ici présentée propose «un nouveau mécanisme basé sur la pompe de Knudsen qui est «seulement actif dans les endroits les plus chauds de Mars» et «ne requiert pas d’eau liquide». Ce mécanisme, «dû à l'éclairement solaire sur un matériau granulaire», fait qu'en raison des variations de température dans le sol, «le gaz contenu dans les pores s’écoule»: ainsi, «durant les quelques minutes après l’apparition de l’ombre d’un rocher, l’écoulement de gaz est suffisamment rapide pour qu’il puisse déstabiliser le matériau granulaire et créer un écoulement».
L'activité prédite par ce processus, qui «a été modélisé numériquement», est tout à fait compatible avec les activités des RSL observées. Ainsi, au bout du compte, cette étude, qui écarte l'hypothèse de la présence aujourd’hui d'eau liquide sur Mars et donc «la possibilité de trouver de la vie actuellement sur la Planète Rouge», dresse surtout «le portrait d'une planète inhospitalière pour l'exploration humaine».
Tags : Astrophysique, astronomie, 2017, planètes, Mars, habitabilité, eau liquide, vie, écoulements, RSL, sels, eau, Knudsen, gaz, pores, Nature Geoscience
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