Une étude, dont les résultats intitulés «Anisotropic winds in a Wolf–Rayet binary identify a potential gamma-ray burst progenitor» sont publiés dans la revue Nature Astronomy et disponibles en pdf, a permis, grâce à l’instrument VISIR qui équipe le VLT de l’ESO d'observer un système stellaire triple nouvellement découvert, baptisé Apep en référence au dieu du panthéon égyptien, qui pourrait être le premier berceau de sursauts gamma détecté à ce jour, car cette structure en forme de tourbillon s’achemine vers un futur explosif.

Le système en question, de type Wolf-Rayet (*), «composé d’un cocon d’étoiles massives entouré de poussière», qui «apparaît dans l’un des catalogues sous la référence 2XMM J160050.7-514245», a été baptisé 'Apep' par les astronomes. Cette appellation, inspirée par «sa forme sinueuse, évoquant celle d’un serpent enroulé autour d’étoiles centrales», vient du nom d'une divinité du panthéon égyptien, «représentée sous l’aspect d’un serpent incarnant le chaos (figuration digne d’un système particulièrement violent)».

En fait, il s'agit «probablement d’une source de l’un des phénomènes les plus énergétiques de l’Univers (un sursaut gamma de longue durée (GRB))», qui est «le tout premier système de ce type» découvert au sein de la Voie lactée. Les sursauts gamma, qui «figurent parmi les explosions les plus puissantes de l’Univers» ont une durée qui varie «de quelques millièmes de seconde à plusieurs heures» et «sont susceptibles de libérer autant d’énergie que le Soleil durant l’intégralité de son cycle de vie». Ceux «de longue durée (supérieure à 2 secondes) sont générés par les explosions en supernovae d’étoiles Wolf-Rayet dotées d’une rotation rapide».

Rappelons ici que «certaines des étoiles les plus massives évoluent, vers la fin de leur vie, en étoiles de type Wolf Rayet», une phase «de courte durée (quelques centaines de milliers d’années seulement, soit un court instant à l’échelle cosmologique)» au cours de laquelle «elles expulsent de vastes quantités de matière sous la forme de puissants vents stellaires, caractérisés par des vitesses atteignant les millions de kilomètres par heure».

Pour ce qui concerne Apep, les vents stellaires, qui «atteignent des vitesses incroyables de 12 millions de km/h», ont «généré les panaches en forme de serpentins qui entourent le système d’étoiles triple (composé d’un système binaire et d’une étoile compagnon liés ensemble par la gravitation)».

Sur l'image capturée, seules deux étoiles sont visibles: «la source qui occupe la position inférieure est en réalité une étoile binaire de type Wolf-Rayet non résolue», qui «est responsable de la sculpture tourbillonnaire qui entoure Apep» et qui résulte «des collisions des vents stellaires issus des deux étoiles de type Wolf-Rayet».

Par ailleurs, «l'énorme différence de vitesses qui caractérisent les vents stellaires issus d’Apep et la poussière périphérique» («comparée aux vents issus d’Apep, la poussière se déplace à des vitesses peu élevées, inférieures à 2 millions de km/h») découle «vraisemblablement de l’échappement, dans des directions différentes, d’un vent rapide et d’un vent lent d’une même étoile du système binaire» de sorte que «l’étoile subirait une rotation quasi-critique (sa rotation trop rapide l’entraînerait vers une dislocation fatale)».

Au bout du compte, «une étoile de type Wolf-Rayet dotée d’une rotation si rapide est susceptible de produire un sursaut gamma de longue durée lorsqu’en fin de vie son noyau s’effondre».

Lien externe complémentaire (source Wikipedia)

(*) Étoile Wolf-Rayet