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Biologie: une expérience sur des grenouilles menée avec un bioréacteur portable qui libère de la progestérone, alimente des espoirs de régénération d'un membre chez l'homme!____¤201811
Une étude, dont les résultats intitulés «Brief Local Application of Progesterone via a Wearable Bioreactor Induces Long-Term Regenerative Response in Adult Xenopus Hindlimb» ont été publiés dans la revue Cell Reports, alimente des espoirs de régénération d'un membre chez l'homme en rapportant une expérience sur des grenouilles menée avec un bioréacteur portable qui libère de la progestérone localement.
Rappelons tout d'abord que, dans le monde animal, certains êtres vivants sont capables de régénération : des vers plats, les planaires, coupés en deux, reconstruisent un nouvel organisme ; des lézards font repousser leur queue et des crabes leur pince». En ce qui concerne les mammifères, si «certains tissus, comme la peau, l'épithélium intestinal, se régénèrent toute la vie», il est malheureusement «impossible de faire repousser un membre perdu par amputation».
Dans ce contexte, en vue d'en apprendre plus sur la régénération des membres, l'étude ici présentée a utilisé un amphibien, le xénope (Xenopus laevis), une grenouille africaine qui sert souvent de modèle en biologie, car «dans cette espèce, l'adulte a perdu les capacités de régénération qui existent chez le jeune»: en fait, «après une amputation, cette grenouille régénère seulement un cartilage, sous la forme d'une sorte d'épine».
Dans le cadre de cette recherche, «un bioréacteur portable qui libère de la progestérone localement» a été créé. Notons ici que la progestérone, qui «est une hormone sexuelle féminine», possède également des capacités de régénération: ainsi, la progestérone, qui «module également la réponse immunitaire pour favoriser la guérison», déclenche «la repousse des vaisseaux sanguins et des os».
Concrètement, «juste après l'amputation d'une patte arrière», le bioréacteur, qui «comprenait une petite boîte avec un hydrogel contenant de la progestérone», a été cousu «sur le site de la blessure afin qu'il délivre de la progestérone pendant 24 heures, puis il a été retiré».
Il est alors apparu que «cette exposition de seulement 24 heures a eu un effet bénéfique et durable sur la repousse des tissus» puisque les grenouilles traitées «régénéraient partiellement leur membre arrière», alors que, sans traitement, «les grenouilles ne régénéraient que des épines de cartilage».
Plus précisément, «avec la progestérone, les grenouilles formaient une sorte de patte plate, comme une pagaie ou une raquette». Ainsi, bien que la patte ne soit pas parfaite et n'avait pas de pied, «elle ne contenait pas que du cartilage», car «elle avait de l'os, des nerfs et des vaisseaux sanguins. De plus, il a été constaté que «les animaux avec leur 'patte plate' étaient plus actifs au niveau locomoteur que ceux qui n'avaient qu'une épine cartilagineuse».
Au bout du compte, ce bref traitement de 24 heures, qui «a suffi pour conduire à des changements pendant des mois dans l'expression des gènes», a «déclenché un programme de croissance et de remodelage tissulaire qui a favorisé un long processus de régénération». Comme «l'expérience a fonctionné sur une grenouille adulte», elle alimente des espoirs de régénération d'un membre chez l'homme.
Tags : Biologie, 2018, Cell Reports, amputations, régénération, xénope, pattes, vaisseaux sanguins, nerfs, cartilage, hydrogel, progestérone, guérison
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