Une étude, dont les résultats intitulés «RNA is a critical element for the sizing and the composition of phase-separated RNA–protein condensates» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis, grâce au développement d'une méthode pour contrôler l'apparition des nombreux compartiments spécialisés des cellules qui assurent des fonctions cellulaires essentielles, de montrer le rôle clé de l’ARN dans la formation et la morphologie de ces compartiments.

Relevons tout d'abord que «l'organisation interne des cellules est loin d’être homogène» puisqu'elle se concentre «dans divers compartiments fonctionnels, les organelles, parfois délimitées par des membranes». Les organelles sans membrane, en particulier, «sont complexes et mal connues, et leur dérégulation peut déboucher sur la formation d’agrégats pathologiques, impliqués notamment dans des maladies neurodégénératives».

Dans ce contexte, l’utilisation, très récemment, «de concepts empruntés à la physique et la chimie et utilisés pour comprendre les changements d’état de la matière, comme la formation de glace à partir d’eau, a révolutionné la compréhension de la genèse des organelles sans membrane».

L'étude ici présentée est le fruit de la mise au point d'une méthode, appelée ArtiGranules, «pour étudier ces organelles au sein des cellules». Cette approche résulte de la combinaison de méthodes issues de la biologie synthétique et de biophysique.

Cette boîte à outils moléculaire, qui «offre un contrôle de l’assemblage de compartiments artificiels dans les cellules, avec une composition biochimique et des propriétés biophysiques (liquide ou gel) données», a permis de mettre en évidence «le rôle essentiel des ARN dans la genèse des compartiments ARN-protéines: en plus de coder l’information génétique, ils peuvent servir comme échafaudage pour modifier la formation et la taille des organelles».